Merci Didine pour la relecture!
Souffrances
« Il y a des gens qui partent parce qu’ils ne nous aiment plus,
et il y a des gens qui partent parce qu’ ils ne s’ aiment plus »
Lara Fabian.
Appartement de Mac
9 décembre 2005
Georgetown, Virginie.
Le temps est maussade, tout comme mon esprit; j’ai mal, je souffre et personne ne le voit. De toute façon comment pourraient- ils s’ en rendre compte puisque mon mal vient de l’ intérieur et que je fais tout afin qu’ il ne soit pas visible de l’ extérieur.
Cela fait plus d’ un an que ça dure, plus d’une année passée à faire des cauchemars, enchaînant ainsi les nuits blanches.
Un an où le devil dog marine a laissé place à une femme en proie au doute et au regret.
Pourquoi ai-je accepté cette mission au Paraguay ? Là est tout le problème. Depuis ce jour ma vie n’ a cessé de basculer. J’ai faillit me faire torturer, puis mon amitié avec Harm a été remise en question à cause de ma relation avec Webb.
Pourquoi a-t-il encore fallut cette fois –ci que je me jette dans les bras d’ un autre, dans les bras d’ un homme pour qui je ne ressentais même pas la moindre attirance ?
Puis Sedik est revenu pour me tuer mais je m’ en suis sortie, enfin si on peut dire puisqu’ il a fallut que je l’ abatte mais était-ce le bon choix ? Oui c’ était ce qu’il fallait faire mais pourquoi est- ce que ça me torture l’ esprit à ce point ?
Tant de questions sans réponses, tant de questions présentes dès que je franchis le seuil de ma porte et que je me retrouve seule.
J’ aimerai tant en parler avec quelqu’un ou plutôt j’ aimerai tant lui parler et lui dire à quel point j’ ai mal. Mais comment faire ? C’ est tellement difficile. Le docteur McCool me l’ a conseillé mais j’ hésite.
Je ne voudrais pas le déranger déjà qu’il a été très présent lorsque je lui ai dit pour mon endométriose (encore une autre cause à mon mal être).
Je crois qu’ il faut que je lui parle parce que si je garde cela pour moi, ça va continuer de me détruire et petit à petit je n’ aurai plus la force de lutter.
Appartement de Harm
Un peu après.
Je suis devant son appartement et je ne sais pas pourquoi je suis venue, enfin si je sais mais je ne sais pas si j’ ai eu raison. Il a sans doute mieux à faire que de s’ occuper de mes problèmes, mais j’ ai tant besoin de lui.
Je frappe, j’ entends qu’il joue de la guitare, il joue si bien. Il a arrêté, et je sens l’ angoisse monter.
Ai- je bien fait…
Mac : Bonsoir.
Harm : Hey ! Bonsoir Mac, allez- y entrez.
/J’ entre et ose à peine le regarder. Bizarrement je me sens un peu mieux, ça me le fait à chaque fois que je franchis ce seuil, j’ aime tant son appartement, je ne sais pas pourquoi mais je m’y sens bien et en sécurité.
Harm vit que Mac n’ allait pas bien, il se souvint très bien les deux fois où elle avait la même tête lorsqu’ elle était venue le voir, la première fois c’ était pour lui dire que Webb était mort et la deuxième pour lui dire qu’ il était vivant.
Harm eut tout à coup peur qu’ il s’ agisse encore de Webb, il lui semblait que lui et Mac n’ étaient plus ensemble, mais comme en ce moment elle était un peu distante, donc il commençait à douter.
Harm : Vous voulez boire quelque chose ?
Mac : Un thé si vous avez s’ il vous plaît.
Harm : Oui je vous en apporte un tout de suite installez vous.
Mac alla s’ asseoir dans le sofa. Elle n’ avait pas bonne mine ses yeux étaient cernés et elle avait l’ air extrêmement fatiguée. Harm l’ avait remarqué depuis longtemps mais à chaque fois qu’il lui demandait si elle allait bien elle répondait que oui.
Mais il savait très bien qu’ elle lui mentait.
Harm posa les thés sur la table basse et prit place à côté de Mac.
Harm : Ca va Mac ?
/Je le regarde un instant puis murmure :
Mac : Oui.
Harm : Très bien, mais je ne vous crois pas.
Mac : Oh, c’ est juste un peu de fatigue.
Harm : Et bien cela doit faire longtemps que vous ne dormez pas, parce que vous n’ avez vraiment pas l’ air bien.
Mac : Je…
/Je sens les larmes monter mais je ne le veux pas, je ne veux pas paraître encore plus faible que je ne le suis, mais mes yeux s’ emplissent vite de larmes.
Harm s’ inquiéta de plus en plus, il posa sa main sur celle de Mac.
Harm : Parlez moi Sarah, qu’ y a-t-il ?
/Cette tendresse me fait perdre pied et je ne peux retenir mes larmes.
Mac : J’ ai si mal Harm, si vous saviez à quel point.
Harm ne savait quoi dire il était triste de voir Mac, SA Sarah dans cet état, il la prit dans ses bras et la berça telle une enfant afin de la calmer.
Au bout de quelques minutes Mac ressortie de son étreinte puis essuya ses joues.
Harm : C’ est à cause de Webb ?
/Je crois avoir perçu une pointe de jalousie dans sa voix, mais je ne suis pas certaine.
Mac : Oui et non. C’ est de sa faute parce que sans lui je ne serais pas allée au Paraguay, et ce n’ est pas de sa faute parce que je suis soulagée d’ avoir rompu avec lui, si c’ était votre question.
Harm fut soulagé par la fin de la phrase.
Harm : Vous savez vous pouvez me faire confiance, alors parlez moi.
Mac : Je ne veux pas vous embêter avec mes problèmes sans importance.
Harm : Ils ont de l’ importance Mac, ils en ont à mas yeux puisque ce sont vos problèmes et que je n’ aime pas vous voir dans cet état.
/Il est si gentil que je ne peux empêcher une autre larme de couler. J’ ai tellement de chance de l’ avoir.
Mac : J’ aimerai pouvoir vous dire et vous faire comprendre pourquoi j’ ai si mal à l’ intérieur, mais c’ est dur, je ne sais pas si j’ ai les mots pour.
Harm : Dites moi ce que vous ressentez simplement.
/Les larmes coulent sur mes joues, je m’ étais promise de ne pas pleurer mais c’ est loupé. Je n’ essaie même plus de les essuyer car ça ne sert à rien.
Mac : Je… la vie me pèse Harm.
/J’ ai murmurer ces mots, comme pour essayer de minimiser leur importance mais je sens que les mots se percutent en lui, il a l’air vraiment surpris et troublé, il me regarde avec une telle tristesse. Mon Dieu ça va être encore plus dur que je ne le pensais mais il faut que ça sorte.
Mac :La vie me pèse à un point que j’ ai du mal à respirer, que j’ ai l’ impression que mes poumons n’ attrapent que des brides d’ air. J’ ai un poids ici et je ne sais pas comment le faire disparaître.
/Comme pour imager ce que je lui dit, je pose ma main sur mon thorax et serre le point, pour lui montrer combien je me sens oppressée.
Mac : Cela fait plus d’ un an que je ne dors plus, que lorsque je suis seule chez moi, toute une vague de doutes et de questions m’ envahie et m’ empêche de trouver le sommeil. Je vis dans le noir, ma vue est embrouillée par des regrets et des remords.
Cela fait plus d’ un an que je vis dans cet absolu et je commence à perdre pied.
Je suis faible.
/J’ ai dit cette phrase avec violence car je m’ en veux tellement d’ être aussi faible, mais je n’ y peux rien. Je me lève d’ un coup et me dirige vers la fenêtre.
Je sens Harm derrière moi, et il me retourne et me prends dans ses bras tout en me disant qu’ il est désolé de ne pas avoir vu ma souffrance plutôt, et de ne pas avoir été là pour moi.
Je me sens si bien dans cette étreinte, je sens mes poumons s’ emplir davantage d’ air. Cela fait tant de bien, mais je me rends compte à cet instant qu’il n’ y a que lui. Qu’ il s’ agit du seul être et du seul homme capable de me faire sentir aussi bien. C’ est lui que j’ aime et je le sais depuis toujours. Donc les regrets reprennent place, pourquoi est-ce que je suis sortie avec Webb ?
Mac : Vous n’ avez pas à vous excuser, j’ ai tout fait pour que personne ne s’ aperçoive de ce que je ressens.
Harm : Mais justement vous auriez dû m’ en parler.
Mac : Il faut avouer qu’ après le Paraguay nos relations n’ étaient pas au beau fixe, et puis il y a eu Webb et… et voilà.
Harm : Je m’ en veux quand même de n’ avoir rien vu. Mais pourquoi venir ce soir ?
/Je n’ ose pas le regarder en face, que vais- je lui dire ?
Harm : Mac dites moi, je ne veux plus que vous gardiez de telles choses pour vous.
/Ca y est les larmes coulent de nouveau, ma gorge se serre.
Mac : Parce que… je…crois que je suis…pratiquement arrivée à mes limites. J’ étais chez moi dans le noir et je me posais encore un tas de questions sans réponses et je me suis sentie vraiment seule, comme depuis un bout de temps mais là c’ était différent. J’ai…ressenti un sentiment qu’ il y avait longtemps que je n’ avais pas éprouvé. Et ça m’ effraie parce que la dernière fois que j’ ai eu ce sentiment en moi, j’ ai sombré dans l’ alcool.
/Je vois bien qu’ Harm ne sait pas quoi dire, je crois qu’il ne s’attendait pas à ce que je lui dise cela.
Harm : C’ est un sentiment de solitude ?
Mac : Oui mélangé à un sentiment d’ inutilité. Je me suis posée une question que je redoutais, car je me suis toujours dit que si je me posais un jour cette question alors je saurais que j’ ai atteint un point de non retour.
/Je vois dans ses yeux qu’ il comprend et qu’ il à de la peine pour moi.
Harm : Et qu’ elle est cette question ?