Ma gorge se serre au fur et à mesure que le temps passe, au fur et à mesure que les heures s'écoulent, emportant avec elles mes larmes et m'arrachant le coeur.
Je le sais, je m'en rends de plus en plus compte, et mon timing infaillible ne me fait malheureusement pas défaut aujourd'hui.
Ce que j'aimerai que cette horloge interne soit détraquée. Surtout à ce moment précis.
Je voudrais pour une fois ne pas m'apercevoir du temps qui défile, ne pas connaître l'heure précise et que tout s'arrête et se suspende.
Car plus que quiconque je le sais. Et cela ne fait qu'amplifier mon angoisse face aux heures.
Toi, mon Ange, mon Amour tu vas nous quitter.
Tu vas me quitter.
Et je suis censée l'accepter et vivre avec.
J'ai tellement peur.
Je redoute tant cet instant où tu partiras et où il faudra que je me fasse à l'idée que plus jamais je ne reverrais ton sourire.
J'ai encore tant de choses à te dire, à te montrer, à t'apprendre et à apprendre de toi.
J'aimerai avoir ta force, car tu fais preuve d'un tel courage que j'en suis scotchée.
Tu es d'une telle sérénité que je me demande si tu n'as pas déjà accepté le fait que bientôt tu ne seras plus là.
J'essaie de me montrer aussi forte que toi lorsque je suis en ta présence, mais à chaque minute, à chaque seconde j'ai peur.
Peur que tu vois à quel point je suis faible, à quel point je suis impuissante face à ce mal qui te ronge et qui te fait tant souffrir.
Mais c'est si difficile de paraître forte alors que tu vas prendre ton envol avec les anges, loin de moi.
Tu me surveilleras de là haut, tandis que chaque jour je penserai à toi.
Six ans, six petites années passées ensemble, ça n'est pas suffisant, loin de là.
Toi que j'aime tant appeler mon Ange, maintenant ce surnom en devient pratiquement une ironie du sort.
Car dans si peu de temps tu en seras un, et quel ange feras tu mon amour.
Le plus agréable et le plus beau de tous. Tu seras et resteras à jamais Mon Ange.
Celui qui m'a donné tant de bonheur, celui qui m'a fait rire, pleurer, rêver...
J'ai si mal.
Je ne veux pas que tu me quittes.
Je me sens incapable de vivre sans toi, incapable de vivre une seconde sans pouvoir te serrer dans mes bras, t'embrasser, sentir la douce odeur qui émane de ta peau, entendre ton rire...
Mes larmes coulent à chaque instant où je ne suis pas dans la même pièce que toi.
Je ne veux pas te montrer à quel point je souffre.
Tu as déjà si mal, à cause de cette horrible maladie qui fait que dans si peu de temps tu ne seras plus près de moi, près de nous, que dans si peu de temps tu auras rejoint le Grand Homme qui décide de qui vient, qui reste et qui part.
C'est horrible à quel point j'ai envie de Lui crier de ne pas te prendre, de te laisser près de moi, que tu es ma raison de vivre, que je t'aime plus que tout.
J'ai envie de Lui dire de me prendre moi, et de te laisser ici bas.
Mais je me dois de rester forte, je LEUR dois de garder la tête haute, hors de ce néant qui m’aspire.
Car une chose est sûre, s’il n’y avait pas Harm et Ely, ton père et ton frère, je prendrais mon envol avec toi, ainsi nous lierons nos ailes à tout jamais.
Mais je ne le peux, car tous les deux souffrent autant que moi.
Et je les aime tellement, ma vie c’est toi, c’est eux, c’est vous…
… Tu es là, dans mes bras, et mes larmes se déversent tel un torrent de pluie.
Si je pleure enfin devant toi, c’est que tu viens de t’envoler, emmenant avec toi les morceaux de mon cœur qui vient de se briser.
Ton père est à côté de moi, les mêmes larmes que les miennes coulant sur ses joues.
Ton frère également.
Nous sommes réunis, mais ce qui est déchirant, anéantissant, c’est que je réalise que ce sera la dernière fois et tu ne peux t’en rendre compte.
Moi par contre cette évidence me déchire avec une telle force que je pourrais jurer sentir cette fêlure en moi.
Je pourrais jurer que je sens une main m’arracher le cœur.
Cette même main qui vient de t’enlever à moi.
Ca y est tu es un ange, toi qui me disais souvent vouloir les mêmes ailes que celles de ton père.
Maintenant tu en as, mais ce ne sont pas les mêmes et ce ne sont pas celles que nous aurions aimé que tu ais.
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