Souvenirs
Rating: A-0
Auteur: didine
email:
amddje@yahoo.frSpoilers: aucun
Genre: lisez vous verrez, mais réservée aux accrocs du Harm, y a pas Mac
C'est une de mes premières fics.
Souvenirs
Une voiture grise s’arrêta devant une petite maison blanche, « la maison typiquement américaine » se dit l’un des deux militaires.
Il sourit en entendant la barrière grincer.
« Vraiment la maison type. Il y aurait besoin d’un coup d’huile quand le bricoleur rentrera à la maison.»
Mais il ne rentrera pas, peut-être plus jamais…
- Je déteste vraiment ça de plus en plus. Ca me donne envie de vomir.
Il regarda son supérieur surpris.
Son supérieur sonna à la porte.
Une femme ouvrit rapidement, d’abord souriante, elle se ferma en reconnaissant les insignes de la Navy de l’amiral.
- Mme Rabb, je suis l’amiral Kurt Wilson, voici le lieutenant…
Un petit garçon déboucha dans l’escalier, en pyjama, pieds nus.
- Maman c’est p’pa il vient de…
Il s’arrêta net en voyant les deux étrangers sur le pas de la porte.
- Mon chéri, tu peux monter, s’il te plaît. Je n’en ai pas pour longtemps. D’accord ?
- Mais…
- Va, mon chéri. J’arrive !
Elle regarda son fils remonter les marches et fermer la porte de sa chambre. Elle se retourna, digne face à la fatalité.
- C’est Harm, c’est ça… Il est…
- Disparu… madame.
Elle chancela l’espace d’une seconde, le masque de la dignité disparut pour laisser place à une tristesse intense.
- Oh mon dieu… Pourquoi… Ca recommence… Mon mari… Pas lui…
L’amiral Wilson posa une main sur son épaule.
- Madame, tous les moyens de secours sont déployés pour retrouver votre mari. L’armée américaine va tout faire pour…
- M’an je te le ramènerais, je te le promets…
Le petit garçon silencieusement était descendu, et était dans les jambes de sa mère.
- Oh mon petit cœur, ne t’en fais pas….
- Je te le ramènerais... Il va revenir, il l’a promis.
Le lieutenant deuxième classe d’une vingtaine d’années se pencha sur le petit garçon.
- Tu es courageux, mon petit.
- Je suis pas petit…
Il eut un mouvement de recul en voyant de tels yeux bleus le regarder. Ce n’était qu’un petit garçon mais il avait une volonté de fer, s’accrochant à sa mère comme pour la protéger.
Mais son courage disparu et il se mit à pleurer, il quitta sa mère et monta dans sa chambre.
- Papa.
- Junior.
- Vous permettez madame, je crois que votre fils a besoin de quelqu’un.
- Allez-y, ça m’est impossible. A son âge, il est plus courageux que moi. Je dois être forte pour mon fils… et là je ne peux pas.
Il monta les escaliers, son supérieur allait sans doute le lui blâmer, mais il avait la conviction que ce petit garçon allait faire quelque chose. Il toqua à la porte avant de rentrer.
La chambre d’enfant était vide et la fenêtre grande ouverte. Un étage plus bas, il aperçut l’enfant se diriger vers le garage, donnant sur la plage.
- Bon sang, il est passé par la gouttière, 3 mètres 50 au moins... Sacré courage ce gamin.
En voyant le vide sous lui, il aperçut un mot sur le bureau d’enfant, bourré de fautes.
« Maman vais chaircher papa junior qui t’eme. »
Il plia le mot, et descendit, courant vers le garage.
Le petit garçon avait un sac à dos, toujours en pyjama, sous son manteau, des chaussures aux pieds tentait de pousser un bateau gonflable.
- Hé où vas-tu comme ça ? Je peux t’aider ?
Il s’agenouilla face à lui.
- J’arriverais tout seul.
- Où vas-tu ?
Il désigna la fenêtre.
- Maman, m’a montré sur une carte, mon papa est là-bas, c’est tout droit.
- Tu sais, je crois que c’est un peu loin.
- Pourquoi ? C’est juste là bas.
Son index désigna l’horizon.
- Oui, c’est plausible…
Il regarda le contenu du bateau, apercevant une peluche.
- Même si tu ne seras pas seul, tu n’as rien a manger, tu vas avoir froid…
- Non.
Il ouvrit son sac, montrant des bonbons. Le lieutenant aperçut une couverture d’enfant.
- Je vois que tu as tout prévu. Mais ta maman a besoin de toi, d’un homme à la maison, qui va lui tenir compagnie ? Tu sais des personnes s’occupent de ton papa…
- Ils vont le ramener, Tonton Tom va le ramener.
- Bien sûr, je te le promets… Tu es très courageux, et ta maman a besoin de toi, c’est ce que ferait un bon petit soldat, être avec sa maman.
Il posa sa casquette sur la tête, et sourit de la voir tomber.
- Allez, tu viens avec moi, je suis sûre que ta maman a besoin d’un câlin.
- Dis… papa m’a promis de revenir, il va le faire, hein ?
Le lieutenant attrapa le sac, la peluche et la main du petit garçon, toujours la casquette sur la tête.
- Dis moi, c’est quoi ton prénom, bonhomme ?
- Harm, comme mon papa… mais on m’appelle junior.
- Moi je t’appellerais Harm, moi c’est AJ… AJ Chegwidden
- Chegquoi ?
Il ne put s’empêcher de rire.
Automne 2002
L’amiral leva les yeux sur Harm. Harm passa une main devant ses yeux, visiblement fatigué.
« Se rappelle-t-il de moi ? Moi si. Bon sang, il l’a fait… Il n’a pas réussi mais il l’a fait. »
Les deux mêmes yeux bleus le fixèrent.
- Ca va, monsieur ?
- Oui…
AJ se leva.
- Harm…
- Oui, monsieur ?
- Vous rappelez-vous de nos présentations.
- Oui, dans votre bureau… Pourquoi ?
- Pas exactement, Harm. Je présume… que vous ne vous souvenez pas de ça.
Il lui tendit un mot plié. Harm le déplia.
- Bourré de fautes, mais je crois que oui. C’est de moi… Mais… Je… Vous faisiez partie de ces militaires pour mon père ?
- Oui deux semaines avant de m’enrôler au Vietnam… Dieu merci, vous ne faites plus de fautes, junior.
- Je détestais ce surnom.
- L’auriez-vous fait ? Partir en bateau ?
Harm eut un sourire du coin des lèvres.
- Je ne serais pas allé bien loin… Mais oui, j’ai bien fugué mais 10 ans plus tard pour le trouver, mais j’ai échoué.
- J’en suis désolé… vous avez dû m’en vouloir, je vous avais fait une promesse.
- Oui…
Les mêmes yeux se braquèrent sur lui, encore une fois.
- J’en ai voulu à beaucoup de monde. Mais là j’en veux surtout à ces saloperies de guerre.
AJ eut un mouvement de recul. C’était la première fois que Harm parlait comme ça, lui si intègre, si droit, si professionnel.
- Pardon…
- Vous m’avez bien entendu…
- Pourtant vous êtes militaire.
- Oui, et j’aime piloter mais j’ai tué peut-être plusieurs centaines de personnes, et ça m’écœure, ces derniers jours, regardez ce qui est arrivé à Bud…
- Je sais… c’est pour ça que j’ai pensé à vous… en voyant AJ Junior.
- Il grandira avec son père.
Harm resta longuement silencieux.
- Monsieur.
- Oui. Mais appelez moi AJ.
- D’accord… Mon… AJ me permettez vous de partir, on a presque fini avec le budget… et j’ai le besoin d’appeler quelqu’un.
- Oui allez-y … Harm.
- Merci… AJ Chegquoi.
Dans un grand sourire, il se dirigea la casquette sous le bras, puis la remit et salua l’amiral d’un salut irréprochable, AJ le salua en réponse.
- Pourquoi ?
- Tout simplement merci, pour m’avoir donné de l’espoir, pendant au moins 10 ans…
- Harm.
- Oui.
- Moi aussi, je vais appeler quelqu’un qui m’est cher, ma fille. Et vous ?
Harm s’appuya sur la porte.
- La femme de ma vie.
AJ fut surpris.
- Pour l’instant, que ma mère monsieur.
- Pour l’instant qu’elle ?
- Qui sait, monsieur, j’aurais peut-être envie d’appuyer sur la touche 2 de mon téléphone, Monsieur.
- Bien Harm, bonne chance.
- Merci.
La porte se referma derrière Harm.
AJ s’assit dans le fond de son fauteuil, et composa un numéro.
Fin.
Note de l'auteur, donc de moi, j'ai adorée imaginer comment était Harm enfant. Et je l'ai voulu aussi chou qu'il ne l'est adulte.
Et je regrette de ne pas en avoir lu de fics où les personnages étaient enfants.
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