Way Of Life [Achevée] A-0

Titre : Way Of Life
Auteur : Tomcat2510
Email : Tomcat2510@aol.com
Catégorie : A-0
Spoilers : Aucun
Disclaimers : La série JAG ne m'appartient pas. Elle est en la possession de DPB, Bellisarius Production, CBS et Paramount. Je ne fais qu'emprunter les personnages un petit moment, mais je promets de les rendre plus tard. Je ne touche aucune somme d'argent pour cette histoire. Ce n'est qu'un divertissement.
A/N : Tout ceci est parti de l'idée que je voulais faire une fanfiction plus longue que toutes les autres. Alors je me suis lancée au mois de mai pour la finir un peu avant juillet. Et c'est devenu une grande aventure !

~~**~~

Way Of Life


Chapitre 1 : Prise de bec

Quartier général du JAG
Falls Church, VA
18 juin 2004

Le temps maussade du mois de juin recouvrait la ville d’une éternelle nostalgie. La pluie ne cessait de s’abattre sur les immenses constructions de la ville, et le moral des habitants était au plus bas.

Sarah Mackenzie pénétra au quartier général du JAG, trempée. Elle avait une fois de plus oublié son parapluie dans le coin de l’appartement.

_Colonel, il y a un appel pour vous sur la ligne 4.

Mac, comme tout le monde l’appelait fit un rapide sourire au lieutenant Harriet Sims. Elle entra dans son bureau et décrocha son téléphone pour répondre à l’appel.

_Colonel Sarah Mackenzie

Au même moment, son partenaire depuis 7 ans entra dans le bureau, sans même frapper. Mac lui jeta un regard désapprobateur qu’il s’empressa de faire disparaître par un large sourire.

_Sergent ! Je vous ai demandé de venir cet après-midi, quelle excuse avez-vous encore trouvé pour m’éviter… N’oubliez pas que je suis votre avocate.

Il eut un bref silence dans la pièce. Seul le bruit des paroles du sergent à travers le téléphone venait troubler le calme du bureau.

_Oh, je comprends !

Harm releva un sourcil, voyant le soudain changement de ton de sa partenaire. Elle raccrocha quelques minutes plus tard, hochant la tête.

_J’aurai tout entendu !
_Tout va bien Mac ? demanda gentiment Harm
_Oui, sauf que le sergent Perkins semble m’éviter ! Seulement aujourd’hui il a une bonne excuse, sa femme est en salle de travail ! Enfin, pourquoi êtes-vous ici ?
_Je voulais vous rappeler que nous devons voir le capitaine Higgins ce matin !
_Quand ?
_Maintenant, il attend dans la salle de réunion.

Le capitaine de frégate vit exactement quand la révélation se fit dans l’esprit de la jeune femme. Il la regarda enlevé sa veste complètement mouillée et se refaire les cheveux au hasard.

_Vous êtes prête ?
_Je vous suis !

Le capitaine de frégate Henry Higgins attendait impatiemment ses avocats. Il n’avait pas de temps à perdre avec des ronds de cuir. Il soupira d’une façon théâtrale quand enfin les deux partenaires poussèrent la porte. Mac qui n’avait pas manqué de voir son attitude le regarda d’un œil sévère.

_Je ne savais pas que les marin’s était également des ronds de cuir !

Le sang ne fit qu’un tour dans les veines de Mac. Elle n’était pas présente depuis 5 minutes que ce capitaine osait déjà la juger.

_Comme vous pouvez le voir capitaine, nous ne sommes pas tous des rampants ! Pensez-vous que les marin’s ne soient pas assez intelligent pour occuper un poste d’avocat ?
_Je l’ai pensé !
_Capitaine ! Dit Harm sur un ton sans équivoque

Harm se fit autoritaire. Il ne supportait pas ce genre de personnage qui prenait toujours cet air hautain face à eux, dans la seule excuse qu’ils travaillaient dans des bureaux.

_Admettez capitaine Rabb qu’il est impensable pour un marin’s de travailler dans un bureau bien chauffé alors que ses camarades sont sur des sols hostiles ! Dit-il d’un ton méprisant. Mais, je veux bien admettre que le colonel Mackenzie a été mise ici parce que c’est une femme ! Continua-t-il en défiant Mac du regard.

Mac s’approcha de lui. Elle ne le quittait pas des yeux. Elle avait déjà rencontré tout au long de sa carrière ce genre d’individu qui ne méritait pas qu’on s’attarde dessus. Elle avait appris à faire face, se mordant quelques fois la langue pour ne pas aller trop loin.

_Capitaine Higgins ! Nous sommes vos avocats, alors ayez un peu d’estime pour les « ronds de cuir » comme vous le dîtes ! Même si l’idée d’être défendu par un marin’s ne vous plait pas, il faudra faire avec ! Dit-elle sur un ton étrangement calme.

Harm sourit doucement devant la ténacité de sa partenaire. Il savait qu’il aurait bien pu la laisser seule avec le capitaine, pour qu’elle en ressorte quelques minutes plus tard, gagnante de cette joute verbale.

_Comment avez-vous fait pour gagner vos galons colonel ? Demanda le capitaine Higgins. Vous semblez être le genre de femme qui écarte facilement les cuisses… termina-t-il froid

Le visage de Mac se ferma et Harm su à cet instant qu’il devait réagir et s’interposer entre eux. Mais il était trop tard, avant qu’il n’ait eut le temps de faire le moindre geste, Mac donna un coup de poing dans le visage du capitaine. La chaise dans laquelle il était assis perdit l’équilibre et il se retrouva à même le sol. Higgins se leva rapidement et jeta un regard haineux sur la jeune femme. Il s’apprêtait à lui rendre son coup quand Harm le prit par derrière et le bloqua.

_N’essayez même pas capitaine !

Il se débattit quelques secondes avant de se calmer et de sortir de l’emprise de Harm. Il le poussa violemment contre le mur et quitta la pièce.

_N’avez-vous pas déjà été accusé de fraternisation colonel ?

Il referma la porte sur lui. Harm et Mac se regardèrent. Ils voyaient dans le regard de l’autre de l’affolement.

_Qu’allons nous faire Harm ?
_Tout dire à l’amiral

Chapitre 2 : Aveux…

Bureau de l’amiral

_Colonel, je ne pensais pas cela de vous ! Un acte aussi stupide n’est pas digne d’un marine ! A quoi pensiez-vous à cet instant ? Demanda l’amiral d’une voix glaciale
_Monsieur…

L’amiral s’approcha dangereusement de Mac. Elle pouvait sentir son souffle sur son visage et elle comprit que la meilleure stratégie à adopter était de ne rien dire.

_Je ne pense pas vous avoir demander une justification ! Continua-t-il sur le même ton. Le secrétaire d’état m’a téléphoné à la minute même où le capitaine Higgins a quitté ses locaux
_Amiral, le capitaine Higgins…

L’amiral pivota soudainement vers Harm qui n’avait encore rien dit depuis qu’ils avaient été tous les deux convoqués dans le bureau. Il était restée droit, le regard dans le vague, s’en voulant intérieurement de ne rien pouvoir faire pour aider sa partenaire.

_Rabb ! Je crois que ce n’est pas le moment de vous faire remarquer !
_Monsieur, le capitaine Higgins a été irrespectueux du colonel ! Continua Harm en colère

Harm vit dans le regard de son commandant une étincelle d’agacement et il se demanda s’il avait eu raison de vouloir le défier alors que depuis quelques minutes, ils étaient tous deux au pied du mur.

_Racontez-moi tout dans les moindres détails ! Dit l’amiral calmement.

Il contourna le bureau et s’assit dans son fauteuil sans jamais quitter les deux avocats du regard. Mac restait au garde à vous sans broncher.

_Asseyez-vous ! Colonel, expliquez-moi ce qui vous a poussé à réagir de la sorte, ça ne vous ressemble pas !

Mac osa enfin le regarder dans les yeux.

_J’aurai du garder mon calme, au lieu de ça, j’ai réagi comme une idiote !
_Mac, je veux savoir !

Le silence se fit dans le bureau. L’amiral observait tranquillement son chef d’état major et comprit que la situation était plus grave qu’il le pensait.

_Capitaine, vous pourriez peut-être m’expliquer !

Harm jeta un œil sur sa collègue avant de reporter son attention sur leur supérieur. Il savait que Mac allait lui en vouloir, mais c’était pour son bien.

_Le capitaine Higgins n’a pas cessé d’insulter le colonel Mackenzie, en disant que les marin’s n’avaient rien à faire dans un bureau et que sa place était sur le terrain.
_Et c’est pour cela que vous vous êtes emportée Mac ? Demanda calmement l’amiral
_Non, il s’est attaqué à mon statut de femme. Il disait que j’étais assignée au JAG parce que je suis une femme…

Mac se tu ne voulant pas aller plus loin dans l’explication de toute cette histoire.

_Colonel Mackenzie ! J’aime à penser que je connais mes hommes et j’ai la nette impression que depuis quelques minutes déjà vous me preniez pour un fieffé imbécile qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez ! Alors cessez maintenant et dîtes moi tout, me suis-je bien fait comprendre ? Demanda l’amiral placidement.
_Oui amiral !

Mac inspira profondément et raconta toute l’histoire.

_Le capitaine Higgins a demandé par quel moyen j’avais réussi à gagner mes galons de lieutenant-colonel, dit Mac. Puis il a insinué que…

Elle sentit soudainement un malaise. Elle ne pouvait pas dire cela à leur commandant, qu’allait-il penser ? Qu’elle s’était emportée parce que le capitaine Higgins avait vu juste.

_Mac ?
_Désolé monsieur, mais je ne vois pas l’utilité de me justifier. J’ai commis une faute et je m’en excuse.

Harm voulut riposter mais elle lui donna un léger coup sur la jambe qui ne manqua pas inaperçu aux yeux de l’amiral. Il soupira théâtralement.

_Vous pouvez disposer ! Je vais essayer d’arranger cette histoire avec le secrétaire d’état. Essayer à l’avenir de vous contrôler !

Mac sortit du bureau. Harm la suivait au pas quand l’amiral le rappela avant qu’il referme la porte sur eux. Il comprit alors que l’amiral allait lui demander de tout lui raconter. Il hésita une seconde et rentra à nouveau dans le bureau.

_Harm, que s’est-il passé ?
_Je crois que vous devriez le demander à Mac monsieur ! Dit-il simplement
_C’est à vous que je le demande

Harm capitula en pensant que c’était pour le bien de Mac. Il savait très bien qu’elle ne dirait rien sur l’incident de ce matin. Quelque part dans cette pièce, l’amour propre de Mac avait été blessé et il en était conscient.

_Higgins a insinué que Mac était une femme… qui se laissait facilement séduire, dit-il d’une voix plate
_Etait-ce ses mots exactes ?

Harm fit un timide sourire. La situation devenait vraiment gênante.

_Non, il a dit qu’elle était une femme… qui écartait… facilement les cuisses, monsieur !
_Elle ne l’a pas cru ?! Demanda AJ irrité
_Et bien monsieur, elle a déjà été accusé de fraternisation, le capitaine Higgins a du en entendre parler.
_Croyez-vous que Mac doute de son intégrité dans l’armée ?

Harm ne dit rien ne voulant pas aller trop loin. Il savait que ce n’était pas la solution de tout révéler. Mac ne le supporterait sûrement pas une fois qu’elle l’aurait appris.

_Il y a quelques semaines, nous avons du plaider l’affaire d’un jeune quartier maître qui n’avait pas été pris au sérieux parce qu’il venait d’un milieu social difficile. Son supérieur croyait que c’était un menteur au vu de son CV qu’il trouvait trop qualificatif pour un jeune de ce milieu, expliqua Harm
_Croyez-vous que Mac c’est remise en question ?
_Je pense que aujourd’hui le capitaine Higgins a ouvert une brèche dans l’estime de Mac et elle ne veut certainement pas en parler parce que c’est une marque de faiblesse, termina-t-il sur un ton las

L’amiral posa ses lunettes de lecture sur son bureau. Harm restait debout, ne sachant pas trop quoi faire, ni dire. Il attendait simplement que l’amiral lui donne l’autorisation de quitter la pièce.

_Comment diable faîtes-vous pour cerner aussi facilement votre partenaire ?
_Parce qu’elle est également ma femme monsieur, avoua-t-il tout à coup.

Chapitre 3 : … & conséquences

Bureau de Mac

_Colonel, l’amiral vous demande dans son bureau dans la seconde, dit le quartier maître Coates en entrant dans le bureau.

Mac leva les yeux de l’ordinateur et regarda intriguée la jeune aide de camp. Elle comprit en voyant le visage peu réjoui du quartier maître que l’amiral ne devait pas être dans son meilleur jour.

Elle se leva, se demandant ce que Harm avait bien pu dire pour le monter contre eux. Elle n’était pas dupe, elle avait remarqué que l’amiral avait rappelé Harm et qu’il allait lui demander le fin mot de cette histoire.

Elle stoppa sa marche au milieu du bureau, Jen surprise par l’arrêt la percuta par l’arrière.

_Madame ?
_Désolé Jennifer !

Une idée insensée traversa son esprit. Il ne pouvait pas avoir fait ça. Pas sans son accord. Elle toqua doucement à la porte et la voix de l’amiral sonna comme une sentence.

_Colonel Mackenzie, veuillez refermer la porte derrière vous !

Mac obéit docilement, lançant un dernier regard à Jen qui la soutenait silencieusement. Elle s’approcha du bureau et se mit au garde à vous comme elle l’avait été il y a quelques minutes.

_Quand pensiez-vous l’annoncer colonel ?
_Monsieur ? Demanda Mac innocemment

L’amiral se leva brutalement et Mac comprit qu’il était passablement très en colère. Elle osa regarder Harm qui ne bougeait pas lui-même.

_Vous me mettez dans une situation compromettante. Je vous savais vous et le capitaine Rabb impulsifs mais pas stupides.
_Monsieur, nous avions l’intention de vous l’annoncer ! Dit Harm pour se justifier
_Rabb, vous avez l’art de tout faire dans le tact, vous venez de le prouver il y a quelques minutes, répondit l’amiral en le regardant. Mais j’attendais un peu plus de professionnalisme de mon chef d’état major, continua-t-il en reportant son attention sur Mac.

Mac baissa les yeux. Il avait donc tout avouer. Pourtant ils avaient conclu dans un commun accord que pour l’instant il gardait leur relation secrète, le temps de trouver le bon moment.

_Depuis quand êtes-vous mariés ?
_Quelques mois monsieur ! Répondit Harm doucement
_Soyez donc plus précis capitaine !
_Le 15 mars monsieur

L’amiral écarquilla les yeux. Il n’avait pas pensé que c’était une histoire de plusieurs mois. Il se réinstalla dans son fauteuil et fit signe à Harm et Mac de s’asseoir. La discussion allait devenir personnelle.

_Pourquoi n’avez-vous rien dit ? Et comment diable est-ce arrivé ? Demanda l’amiral curieux
_Nous ne savions pas comment aborder le sujet, monsieur, risqua enfin Harm. Nous l’avions décidé un week-end et quand nous sommes revenus au bureau le lundi, nous étions mariés.

L’amiral hocha la tête. Il ne pouvait pas croire que c’était présent devant ses yeux depuis des mois et qu’il ne l’avait même pas remarqué. Il posa son regard sur Mac qui n’avait toujours rien dit, mais dans ses yeux, il y voyait de la colère contenue.

_Depuis le 15 mars dîtes-vous ! Trois mois… continua l’amiral pour lui-même.
_L’article 32 nous interdit ce genre de relation et nous le savons, dit Harm en regardant sa partenaire. Et nous ne voulions pas ébruiter la nouvelle à cause du précédent article 32 de Mac.
_Vous avez vu juste Harm ! Le nouveau secrétaire d’état n’a rien contre vous et peut-être que j’arriverais à lui faire accepter votre situation…

Un coup à la porte stoppa toute la conversation. Le quartier maître Coates passa sa tête, un air désolé sur le visage.

_Colonel, un appel urgent pour vous !

Mac s’excusa et quitta le bureau devant l’air inquiet de Harm et AJ.

_Je crois que vous devriez lui parler Harm !
_Je sais monsieur, acquiesça Harm doucement
_Je ne sais pas ce qui vous a poussé à vous marier si soudainement, ni même depuis combien de temps votre histoire dure, mais si c’est vraiment important pour vous deux, alors ne laissez pas votre chance à tous les deux… Rompez

Harm quitta la pièce, soulagé et se dirigea vers le bureau de sa femme. Elle était toujours au téléphone, le dos tournée à l’entrée. Il entra et s’assit sur la chaise qui faisait face au bureau.

_Alors disons demain matin 10h ! Proposa Mac à son interlocuteur

Elle raccrocha quelques secondes plus tard. Harm se leva et se rapprocha d’elle.

_Le sergent Perkins ?
_Oui, il est papa d’une adorable petite fille

Le visage de Harm devint sérieux tout à coup.

_Tu m’en veux ?
_Je crois que ce n’est pas l’endroit approprié pour avoir ce genre de conversation Harm ! Répondit sèchement Mac.

Elle contourna son bureau et quitta la pièce laissant seul Harm. Il fronça les sourcils, se demandant si tout allait s’arranger.

Chapitre 4 : Friction

Appartement de Harm
Washington DC, VA
19 :15

Harm pénétra dans son appartement. La lumière était déjà allumée. Il posa sa mallette sur son bureau et enleva sa veste.

_Sarah ?

Mac sortit de la chambre à l’évocation de son prénom. Harm lui fit un sourire auquel elle ne répondit pas.

_Tu m’en veux toujours ?
_Je croyais Harm qu’on s’était mis d’accord de ne rien dire pour le moment ! Regarde dans quelle galère tu nous as mis, dit-elle agacée

Harm commençait à s’énerver et il savait que c’était la dernière chose qu’il souhaitait ce soir, une dispute avec elle. Il inspira profondément, essayant de reprendre le contrôle de ses émotions.

_Tu voulais le garder combien de temps encore ? Demanda-t-il simplement
_Je ne sais pas ! On va avoir des problèmes juste parce que tu as décidé, toi, de tout dire aujourd’hui, continua-t-elle de plus en plus énervée.
_On avait dit que nous allions le faire ce mois-ci.
_Ensemble ! Mais tu n’as pas changé Rabb, continua-t-elle. Tu as toujours aimé être solitaire, prendre les décisions pour les autres… Et voilà qu’aujourd’hui, tu décides de raconter toute l’histoire à l’amiral sans même me le dire…

Elle s’approcha de Harm, un regard sévère dans les yeux. Harm, qui ne supportait plus qu’elle lui donne toute la responsabilité, commençait à s’énerver. Chacun, l’un en face de l’autre, ne se quittaient plus des yeux.

_Toute cette histoire n’aurait jamais commencé si tu n’avais pas accepté de m’épouser, rétorqua-t-il en colère. Pourquoi as-tu eu la bêtise d’accepter ?

Les traits de Mac s’adoucirent au moment où les paroles sortirent de la bouche de son mari. Harm, lui pourtant ne décolérait pas. Mac s’éloigna et disparu dans la chambre. Elle réapparut avec un sac dans la main. Elle prit ses clés sur le bar et sa veste sur le tabouret.

_Je serai chez moi si tu me cherches, dit-elle d’une voix cassée par l’émotion.

L’emportement de Harm se dissipa au moment même où il vit les premières larmes sur le visage de Mac. Il s’avança vers elle, bouleversé de lui avoir fait du mal.

_Sarah !

Elle hocha la tête alors qu’elle se dirigeait vers la porte de l’appartement.

_Non Harm !

Elle se retourna pour lui faire face. Elle essayait tant bien que mal de retenir ses larmes.

_Je me suis souvent demandée si tu t’attendais à ce que j’accepte, dit-elle bouleversée, j’ai eu ma réponse ce soir…
_J’ai été stupide sur ce coup ! Je n’ai jamais voulu dire ça… expliqua-t-il. Bien sûr que j’étais surpris que tu acceptes ma demande si vite, je pensais que tu allais me rejeter, continua-t-il en lui prenant la main gauche. Mais j’étais tellement heureux de faire de toi ma femme…

Il baissa ses yeux sur la main qu’il tenait entre les siennes. Il caressait du pouce l’alliance qu’elle portait. Il était toujours étonné de voir que personne au bureau n’avait remarqué leurs alliances. Ils avaient décidé de ne jamais l’enlever, et que si on leur posait des questions, ils y répondraient sans détour.

_Reste !

Il retira le sac de la main de Mac et le posa au sol. Il s’approcha un peu plus d’elle et il l’a prit dans ses bras. Mac accepta l’étreinte et passa à son tour les bras autour de la taille de son mari.

_Tu te souviens de ce jour ? Murmura-t-il au creux de son oreille.

Le sourire de Mac s’agrandit au souvenir de ce 15 mars qui avait fait d’elle Mme Sarah Rabb. Elle hocha doucement la tête et leva les yeux pour rencontrer ceux de Harm. La complicité était revenue, la dispute était déjà oubliée, les mots blessants n’étaient plus qu’un lointain souvenir dans l’esprit du couple.

_Admet quand même que j’ai réussi à te surprendre ?
_Oui, avoua-t-elle simplement. Tu m’as surprise ce jour là…

Chapitre 5 : Le commencement

FLASH BACK

Appartement de Harm
Washington DC, VA
6 février 2004

Quelques mois auparavant…

_Harm, elle est enceinte ! Dit Mac se levant du canapé
_Oui, elle a été mise enceinte sur un bâtiment de la NAVY ! Répondit Harm sur la défensive
_Franchement, elle a osé l’avouer… Une réprimande dans son dossier et une perte de grade ! Proposa Mac
_Son aveu n’excuse pas qu’elle est couchée avec le quartier maître Parker !

Harm se leva et se dirigea vers la cuisine. Mac le suivit du regard et hocha la tête. Elle n’était pas d’accord.

_Ils sont du même grade ! Et elle avait demandé à plusieurs reprises de changer d’affectation
_Un retour à la vie civile sans perte d’avantage ? Offrit Harm en préparant du café.

Mac leva les bras au ciel. Elle ne le supportait pas quand il était aussi têtu. Elle s’assit sur un des tabourets, faisant face à Harm.

_Qu’est ce qui vous dérange tant dans cette histoire ?
_Le fait qu’elle soit tombée enceinte sur un bâtiment appartenant à la marine ! C’est contraire au règlement et vous le savez…
_Et si nous avions un enfant, ne serait-ce pas contraire au règlement ? Demanda tout à coup Mac.

Harm posa la bouilloire sur le plan de travail et planta son regard dans celui de Mac.

_Mais nous ne sommes pas dans ce cas, se défendit Harm
_Pour le moment, mais c’est vous-même qui m’avez rappelé il y a quelques jours que nous avions encore un peu plus d’un an ! répliqua-t-elle
_Oui, mais tant de choses peuvent changer en si peu de temps…

Il déposa la tasse de café devant Mac avant de boire une gorgée pour se donner une contenance. Il n’aimait pas la tournure que prenait la discussion.

_Vous n’allez pas tenir votre promesse ? Demanda Mac avant de boire une gorgée de son café.
_Je n’ai pas dit ça… Mais ce n’est pas la même chose ! Continua Harm de plus en plus sur la défensive
_Et en quoi est-ce différent ? Parce que dans notre cas, nous ne coucherons pas dans les locaux du JAG ? Demanda Mac amusée

Elle souriait devant l’attitude de Harm. Il était de plus en plus gêné. Ils n’avaient pas l’habitude de se parler aussi ouvertement.

_Alors une réprimande dans son dossier, une perte de grade et une nouvelle affectation ! Proposa finalement Harm pour clore la discussion.
_Entendu, dit-elle en lui tendant la main. Vous voyez quand vous voulez, on arrive à se mettre d’accord ! Termina Mac en riant.
_Vous voulez dîner avec moi demain soir ? Demanda alors Harm en souriant

Restaurant chinois
Georgetown, VA
7 février 2004

Le soir suivant…

_Comment se passe l’affaire Grey ? Demanda Mac en posant sa serviette à côté de son assiette
_On peut éviter de parler du JAG !
_De quoi voulez-vous donc parler ?

Elle piqua dans son assiette, sans quitter Harm des yeux.

_Quoi de neuf dans votre vie ? Dit-il finalement en lui souriant
_Harm, nous passons nos journées ensemble !
_Comment va Chloé ?
_Elle va bien. Elle a un petit ami depuis quelques mois. Il s’appelle Greg et ils sont dans la même classe…
_Le temps passe si vite ! Dit-il doucement. Quand l’a-t-on vu pour la dernière fois, Noël !
_Oui, ça grandit trop vite ! Elle ne cesse de me dire au téléphone qu’elle a trouvé l’homme de sa vie, continua Mac en s’esclaffant.
_Que faisiez-vous à cet âge ? Demanda Harm curieux
_Je traînais généralement dehors avec des gens peu fréquentables, mais c’était toujours mieux que de rester à la maison, répondit-elle en haussant les épaules
_J’aurai du laisser tomber ! S’excusa Harm en posant sa main sur la sienne.

Mac hocha négativement la tête et souriait toujours.

_Non, je suis ok avec mon passé. Et vous Harm à 17 ans, que faisiez-vous ?
_Je restais des heures sur le biplan de mon grand-père, ma grand-mère pensait même que je ne vivais que pour cet avion, mais c’était la seule chose qui me permettait de me sentir proche de mon père et de mon grand-père
_Depuis combien de temps n’avez-vous pas volé avec ? Demanda Mac
_Trop longtemps… Ca vous dirait qu’on aille voler ce week-end ? Proposa Harm le sourire aux lèvres

Chapitre 6 : Le capitaine Higgins

Quartier Général du JAG
Falls Church, VA
19 juin 2005

Harm pénétra dans la salle de réunion où le capitaine Higgins l’attendait déjà. Il remarqua le bleu sous l’œil et sourit.

_Capitaine Higgins ! Dit Harm d’une voix plate
_Capitaine ! Répondit-il sur le même ton. Votre collègue n’est pas avec vous ? Demanda-t-il en fixant la porte que Harm avait passé quelques secondes auparavant.
_Elle nous rejoint dans quelques minutes ! Mais nous pouvons commencer sans elle ! Continua-t-il ignorant le regard mesquin du capitaine.

Harm s’installa en bout de table et ouvrit le dossier qui se présentait face à lui.

_Capitaine ! Pourquoi déposez-vous une plainte contre le capitaine de corvette Grandier ?
_Je pensais que l’amiral vous avait fait un topo, je vois que la marine n’est plus ce qu’elle était ! Dit-il de façon arrogante.

Harm se leva et s’appuya contre la table, fixant Higgins dans les yeux.

_Capitaine Higgins ! Commença-t-il. Si la marine vous dégoûte autant dans le choix de ses officiers, ou leur façon de procéder, alors pourquoi n’avez-vous jamais pensé à quitter la marine ? Vous avez 35 ans de carrière, vous pouvez quitter la NAVY avec les honneurs !
_Voir des ronds de cuir vous faire la morale est ce qui m’horripile le plus ! Répondit-il. Ecouter un bavard vous débitez un maximum de conneries en moins de temps qu’il n’en faut prouve que vous les avocats êtes ici parce que vous n’avez été accepté nulle part d’autre ! Continua-t-il en souriant sournoisement. En quelque sorte les déchets de la NAVY !

L’amiral pénétra à son tour dans la salle. Il jeta un regard noir en direction de Higgins. Le capitaine se mit immédiatement au garde à vous devant l’amiral deux étoiles.

_Capitaine Rabb, je reprends cette affaire ! Expliqua l’amiral sans accorder le repos au capitaine Higgins
_Monsieur ? Demanda Harm surpris
_Parfois les murs ont des oreilles ! Je n’accepte aucun écart de conduite dans ses bâtiments, dit-il en fixant le capitaine Higgins. Il est certain que le capitaine Higgins a un problème avec les officiers du JAG étant du même grade que lui ! Je pense qu’il saura s’assagir devant un amiral ! N’est ce pas capitaine ? Demanda-t-il en toisant l’officier.
_Oui monsieur ! Répondit-il simplement.

Mac pénétra à son tour dans la pièce et s’arrêta en voyant l’amiral. Elle regarda rapidement Harm pour avoir une explication. Harm lui sourit pour lui faire comprendre que tout allait bien.

_Monsieur ?
_Colonel Mackenzie ! Vous et le capitaine Rabb êtes déchargés de cette affaire. Le secrétaire de la marine vous attend dans son bureau à 13h00 aujourd’hui.
_Qui reprend le cas du capitaine Higgins ? Demanda Mac
_Moi ! Et profitons de la présence du colonel pour lui présenter des excuses, capitaine Higgins ? Continua-t-il en considérant l’officier. Repos capitaine !

Higgins se mit dans la position du repos réglementaire. Harm était persuadé de voir de la haine dans ses yeux. Il se tourna vers Mac et la fixa intensément dans les yeux, la mettant presque mal à l’aise.

_Veuillez accepter mes excuses pour le manque de respect dont j’ai fait preuve hier dans l’après-midi.
_Et je m’excuse de n’avoir pas su garder mon sang-froid.

L’amiral prit le dossier et s’avança vers la porte.

_Suivez-moi dans mon bureau capitaine Higgins.

Il se tourna vers Harm et Mac qui s’était rapprochés inconsciemment au moment où l’amiral s’apprêtait à quitter les lieux.

_N’oubliez pas le rendez-vous avec le SecNav. Il a été mis au courant de votre situation, mais il veut vous voir ! Soyez bon !

Et il quitta la pièce, suivi par l’officier Higgins.

_Il n’a pas de chance ! Dit Harm en riant
_Que s’est-il passé ?
_Higgins a dénigré l’image des pauvres avocats que nous sommes ! L’amiral a entendu et il l’a remis à sa place !

Mac s’assit sur un des fauteuils qui entouraient la table.

_Tu penses que le SecNav va être clément avec nous ?

Il lui prit la main qu’il caressa du pouce.

_Espérons…

Chapitre 7 : Le SecNav

Bureau du secrétaire de la marine
Washington DC, VA
13 :00

_Monsieur Sheffield va vous recevoir dans quelques minutes, indiqua la jeune femme en souriant à Harm.

Mac leva les yeux au ciel, voyant que le regard des autres femmes ne changerait jamais, même s’il était marié. Harm entrelaça ses doigts avec ceux de Mac en lui souriant.

_Tout va se jouer dans ce bureau !

La porte du bureau s’ouvrit et le SecNav apparut. Harm lâcha la main de sa femme et reprit contenance devant l’homme. D’un geste de la main, il les invita dans le bureau et il referma la porte derrière lui.

_Colonel Mackenzie ou devrais-je dire Colonel Rabb ? Enfin, prenez place sur le canapé, dit-il en l’indiquant du doigt

Mac baissa les yeux, mal à l’aise. Elle s’assit, suivi par Harm qui laissa une certaine distance entre eux ne sachant pas comment se comporter.

_Nous n’allons pas tourner autour du pot ! L’amiral m’a expliqué votre situation, dit-il en s’asseyant en face d’eux. J’avoue avoir été surpris par cette nouvelle ! Vous m’aviez déjà surpris dans le passé mais là…

Il se leva et se dirigea vers le bar qui se trouvait dans un coin de la pièce.

_Vous voulez un verre ? Demanda-t-il en montrant une bouteille de scotch. Désolé colonel ! Si vous préférez un café… continua-t-il tout en se servant un verre.
_Ca ira monsieur ! Répondit Mac
_Et vous capitaine ?
_Un café…

Le secrétaire de la marine prépara une tasse de café et revint à sa place initiale. Il offrit la tasse à Harm et leva son verre avant de boire une petite gorgée de son scotch.

_J’admire votre ténacité colonel ! Continua-t-il. Votre passé est tumultueux, je dois dire, mais ce sont ces embûches qui font de vous un bon officier.

Mac se sentit flatté et fit un timide sourire emplie de gratitude.

_Vous êtes mariés depuis combien de temps ?
_Depuis le 15 mars monsieur ! Répondit simplement Harm.

Le SecNav acquiesça de la tête avant de retremper ses lèvres dans son verre. Harm l’imita et bu une gorgée de son café.

_Entreteniez-vous une relation avant ce mariage ?
_Depuis plusieurs semaines, continua Mac en jetant un œil à Harm. Nous ne voulions rien ébruiter dans le cas où notre relation aurait abouti par un échec…
_Je vois que ça n’a pas été un échec, dit-il en souriant
_Plutôt une réussite monsieur, répondit Harm.

Le SecNav posa son verre sur la petite table basse et croisa ses doigts sur ses genoux. Mac appréhendait le moment où les questions sérieuses allaient commencer.

_Qui me prouvent que votre relation n’entreverra pas votre activité professionnelle ?
_Sauf votre respect monsieur, mais depuis plus de quatre mois, nous avons réussi à prouver que nous étions capable de combiner vie professionnelle et personnelle, dit Harm sérieusement.
_Oui, pour le moment ! Mais si un jour vos relations se détériorent, n’allez-vous pas utiliser votre lieu de travail comme champ de bataille ? Demanda Mr Sheffield

Mac bougea un peu sur le canapé et inspira profondément.

_Pas plus que les autres fois monsieur ! Et si nous nous basons sur le fait que toute relation qui commence se termine par un échec, alors il n’y a plus d’espoir, dit Mac en le regardant dans les yeux.
_Vous n’avez pas tord colonel ! On voit quand on a à faire à des avocats, dit-il en riant.

L’ambiance dans la pièce s’apaisa un peu. Mac se détendit, se disant qu’il avait peut-être une chance.

_Etes-vous sûr de ce que vous faîtes ? Continua le SecNav en reprenant son sérieux.
_Pouvons nous l’être ? Demanda Harm à son tour. Ma seule certitude est ma confiance dans cette relation, je suis sûr de mes sentiments pour le colonel…
_Nous nous aimons monsieur, continua Mac en coupant Harm. Bien sûr, nous sommes conscient qu’il y aura des hauts et des bas, mais quand nous étions amis, nous connaissions également cette tension, mais cela ne nous a pas empêché d’être de bons officiers.

Le secrétaire de la marine se leva et se positionna devant la fenêtre. Il croisa ses bras.

_Il serait bête pour la marine et pour le JAG de perdre deux bons officiers, Dit-il après quelques secondes de silence. Et si l’un de vous était transféré dans un autre bureau du JAG quelque part dans le pays, je suis certain que nous aurions une lettre de démission sur nos bureaux.

Il se retourna et fixa le couple qui ne bougeait plus.

_L’amiral Chegwidden m’a énoncé de nombreux arguments ce matin. Suggérant qu’il se porterait garant, dit-il en souriant. Si un amiral deux étoiles, qui est en plus le Juge Avocat Général de la marine, s’investit autant pour vous garder, c’est qu’il doit y avoir de bonnes raisons.

Il s’approcha à nouveau des deux officiers qui commençaient à réaliser l’impact des mots du SecNav.

_Et vous avez réussi à me convaincre, continua-t-il en les invitant à se lever.

Il tendit sa main que Harm accepta dans une poignée franche. Puis Mac accepta à son tour en souriant.

_Félicitation à vous ! Et continuez à faire du bon travail.

Ils se dirigèrent tous les trois vers la sortie. Le couple se retourna une dernière fois sur le secrétaire de la marine.

_Merci monsieur.
_C’est un plaisir, dit-il en souriant.

Harm et Mac quittèrent le bâtiment, soulagés.

_Ca c’est bien passé ! Dit Harm en attrapant la main de sa femme.
_Fais moi penser qu’on doit remercier l’amiral Chegwidden.

Chapitre 8 : Sarah

FLASH BACK

Aérodrome
Blacksburg, VA
10 février 2004

_J’avais oublié à quel point il faisait froid au mois de février, dit Harm en quittant la voiture.
_Nous ne sommes pas obligé de voler et depuis le temps que je n’ai plus vu votre jouet, continua Mac en sortant à son tour affronté le froid hivernal de la Virginie.

Ils entrèrent rapidement dans le hangar. Un vieil homme vint rapidement les accueillir.

_Capitaine Rabb, je ne vous attendais pas si tôt cette année !
_Nous venons juste faire un tour.

Mac tendit une main au vieil homme en souriant.

_Sarah Mackenzie !
_Votre dernière visite remonte il y a quelques années, non ? Demanda l’homme en acceptant la poigne amicale
_Oui, en effet ! Répondit Mac en regardant Harm.

Harm s’approcha de son biplan et caressa doucement le flan de l’avion.

_Si vous me cherchez, je serai dans mon bureau.

Il les quitta et disparut derrière une porte. Mac s’approcha de Harm qui admirait son Stearman.

_La première et dernière fois que je suis montée dans cet avion… le voyage a été mouvementé ! Dit-elle en souriant
_Pas étonnant, je vous ai laissé les commandes et vous avez failli nous crasher ! Continua-t-il en reportant son attention sur elle.
_Je n’ai juste pas réussi à redresser l’avion pendant qu’il était en train de piquer du nez !
_Rien que ça ! Signala Harm en contournant l’avion.

Mac le rejoignit et s’appuya contre « Sarah ». Elle croisa les bras et regarda Harm s’extasier.

_A quoi pensez-vous quand vous volez ? Demanda Mac d’une voix basse

Il releva les yeux et les posa sur sa partenaire.

_A rien ! Ou si à plein de chose en fait, expliqua-t-il. Tout dépend, mais généralement je fais le vide et je vole !

Harm prit une couverture qui se trouvait sur le siège du pilote et la posa sur le sol. Il s’assit et tapota la place vide à côté de lui.

_Venez, j’ai gardé une place pour vous ! Dit-il en la regardant amusé
_Très amusant Harm !

Elle s’assit à son tour et examina le Stearman une fois de plus.

_C’est dans cet avion que j’ai appris à piloter ! Je venais de réussir à lancer les moteurs, ma grand-mère était sortie et m’avait fait promettre de ne rien tenter !

Il se tu un moment, un air enfantin sur le visage.

_Qu’avez-vous fait ? Demanda Mac curieuse
_Je n’ai pas écouté. J’ai attendu qu’elle entre à nouveau dans la maison et là je me suis lancée avec Sarah ! Continua Harm en riant.

Mac leva les yeux vers le ciel. Il avait toujours été aussi insouciant.

_Au début, elle ne décollait pas… Puis j’ai quitté le sol de quelques mètres, expliqua-t-il fièrement.
_Et ?
_Les moteurs se sont coupés ! Termina-t-il dans un éclat de rire. Ma grand-mère est sortie et elle s’est précipitée vers moi, elle a crié puis elle m’a prise dans ses bras avant de me donner une tape à l’arrière de la tête !
_Pour vous remettre les idées en place !

Ils tombèrent tous les deux dans un fou rire incontrôlé. Inconsciemment, Mac posa sa main sur la cuisse de Harm. Quelques minutes plus tard, ils retrouvèrent leur sérieux. Mac, se rendant compte de la position de sa main, voulu la retirer mais Harm la retint avant qu’elle ne puisse l’enlever.

_On est bien tous les deux, dit-il dans un murmure.
_Oui, répondit-elle simplement ne le quittant pas du regard.

Harm se pencha vers sa partenaire et captura ses lèvres dans un baiser empli de douceur.

_Sarah, marmonna-t-il avant de reprendre possession des lèvres de sa meilleure amie.

Chapitre 9 : Retour au bercail

Quartier Général du JAG
Falls Church, VA
19 juin 2005

De retour de chez le SecNav…

_Tu penses que l’amiral nous attend ? Demanda Mac en sortant de l’ascenseur suivi par Harm

Le lieutenant Loren Singer se dirigea vers eux, un sourire accroché aux lèvres.

_ Madame, monsieur, l’amiral vous attend dans son bureau, dit-elle pour répondre à la question de Mac.
_Vous savez pourquoi ?
_Il est en compagnie d’un capitaine de frégate ! Mignonne en plus, continua-t-elle en regardant Harm d’un air entendu.

Harm ignora le sous-entendu de Loren. Harm et Mac s’éloignèrent vers le bureau de l’amiral, posant au passage leurs mallettes sur le bureau de Jen.

_Ca doit être la nouvelle avocate, expliqua Mac en regardant Harm
_Une nouvelle avocate, je ne le savais pas !

Harm frappa à la porte et l’ouvrit légèrement. D’une voix puissante, l’amiral les invita. Mac passa devant Harm et se positionna devant l’imposant bureau de leur supérieur.

Une femme était assise dans le fauteuil de gauche. Elle se leva et se tourna vers Harm et Mac.

_Harm ? Dit-elle totalement surprise
_Clara ? Répondit-il sur le même ton

Mac et l’amiral assistaient à la scène impuissant. La contrariété se lisait sur le visage du colonel. Harm, voyant le regard de sa partenaire, reprit contenance.

_Vous vous connaissez tous les deux, demanda enfin l’amiral.
_Nous étions à Annapolis ensemble monsieur ! Répondit-il simplement
_Après le capitaine Turner, le capitaine MacDean ! Je vois que les présentations sont inutiles pour vous capitaine !

L’amiral reporta son attention sur son chef d’état major qui n’avait pas quitté Clara des yeux.

_Lieutenant-colonel Sarah Mackenzie, dit Mac en la regardant. La femme de Harm, lança-t-elle dans la foulée.

Les yeux de la nouvelle s’écarquillèrent en apprenant la nouvelle. L’amiral réprima un sourire devant la jalousie évidente de Mac.

_Je crois que le quartier maître Coates va vous montrer votre nouveau bureau, dit l’amiral pour clore la discussion.

Le capitaine Clara McDean salua une dernière fois son nouveau supérieur avant de quitter le bureau.

L’amiral les invita à prendre place dans les fauteuils en face de son bureau. Il remarquait que Mac ne semblait pas desserrer les dents. Il était surpris de la voir aussi jalouse.

_Le SecNav m’a téléphoné après votre départ ! Rapporta l’amiral. Il a été clair sur le fait que vous deviez rester professionnel !
_Nous savons tout ceci amiral, dit Mac

L’amiral croisa ses doigts et s’approcha un peu plus de son bureau.

_Vous ne sembliez pas très professionnelle à l’instant ! Je n’ai jamais vu un accueil aussi froid venant de votre part ! Dit l’amiral en la fixant. Même avec le lieutenant Singer vous aviez été plus sympathique !

Mac baissa les yeux, prise en flagrant délit. Harm sourit en voyant la jalousie de sa femme.

_Quant à vous capitaine, vous n’avez rien à me dire !
_Non amiral, nous avons fait Annapolis ensemble monsieur ! Dit Harm un peu sur la défensive.
_Vous pouvez disposer ! Conclut l’amiral

Harm et Mac se levèrent et se dirigèrent vers la porte.

_Au fait quand avez-vous l’intention de l’annoncer ? Demanda l’amiral en quittant son fauteuil.
_A la fin de la semaine ! Harriet a organisé une soirée, nous l’annoncerons là-bas

Harm et Mac sortirent du bureau et récupérèrent leurs mallettes qu’ils avaient posées sur le bureau de Jen.

_Allons dans mon bureau, chuchota Harm pour que seule Mac l’entende
_Pourquoi ?
_Je dois te dire quelque chose

Mac suivit Harm dans son bureau et referma la porte derrière eux. Il posa sa casquette avant de reporter son attention sur sa partenaire.

_Je n’ai pas été totalement franc avec l’amiral avant

Il stoppa sa phrase, observant le moindre signe de contrariété sur le visage de sa femme.

_Et sur quel point ? Demanda Mac impatiente
_Clara ! Elle et moi sommes sortis ensemble quelques temps… Avoua Harm à demi mot
_Combien de temps exactement ?
_Deux ans !

Chapitre 10 : Retour de Blacksburg

FLASH BACK

Appartement de Harm
Washington DC, VA
10 février 2004

De retour de l’aérodrome…

Harm s’effaça pour laisser Mac passer la porte de son appartement. Une main sur sa hanche, il la conduit à la cuisine où il l’aida à enlever sa veste.

_Ca va ?
_Très bien.

Elle s’éloigna et s’approcha du poêle où elle réchauffa ses mains frigorifiées. Harm l’observa quelques secondes avant de disparaître dans la chambre. Il réapparu quelques secondes plus tard, un pull dans les mains.

_Tu auras moins froid avec ça ! Dit-il en lui tendant l’habit

Mac le prit et l’enfila au-dessus de son chemisier. Elle s’approcha de Harm et déposa un léger baiser sur sa joue.

_Merci, murmura-t-elle tout doucement

Elle voulut s’éloigner mais Harm attrapa sa main qu’il plaqua contre son cœur. Mac, un peu surprise, leva les yeux vers son partenaire. Avant qu’elle ne puisse réagir, il s’avança un peu plus vers elle, et l’embrassa langoureusement. Mac accepta rapidement la douce caresse de ses lèvres contre les siennes et bientôt ils se perdirent dans un baiser plus profond.

Harm lâcha la main de sa compagne. Il emprisonna le visage de Mac avec ses deux grandes mains puissantes. De son pouce, il caressait doucement la joue de Mac qui soupirait de plaisir.

Il mêla sa langue à celle de sa partenaire, rendant le baiser encore plus passionné. Au bout de quelques minutes, il mit fin au baiser. Il s’éloigna un peu et tendit une main vers Mac qu’elle s’empressa d’accepter. Ensemble, ils rejoignirent la chambre, éteignant les lumières de l’appartement.

Debout devant le lit, Harm recommença à l’embrasser. Mac, elle, commençait à déboutonner les premiers boutons de la chemise de son futur amant. Elle passa sa main par la petite ouverture, créant des frissons dans la colonne de Harm qui adorait les caresses que lui proliférait sa partenaire.

Il quitta à nouveau ses lèvres, le temps de lui enlever le pull qu’elle venait tout juste d’enfiler.

_En fin de compte, tu n’en auras pas besoin ! Dit-il avant de reprendre possession de ses lèvres.

Mac défit les derniers boutons de la chemise de Harm et la laissa tomber au sol. Elle s’éloigna de quelques centimètres, regardant avec gourmandise le corps qu’elle avait en face d’elle. Sensuelle, elle passa sa langue sur ses lèvres, les humidifiant légèrement.

[...]

Il passa sa main autour de la taille de Mac et la blottit contre son corps humide. Il rabattit les couvertures sur eux pour qu’ils n’aient pas froid. Mac posa une main sur le torse de Harm avant de déposer un tendre baiser sur l’une de ses mains.

Harm ferma les yeux, savourant l’instant magique.

_Je t’aime Harm…

Chapitre 11 : Future acquisition

Appartement de Harm
Washington DC, VA
19 juin 2003
19 :30

Mac regardait les informations, jetant par moment de rapide coup d’œil à la cuisine où Harm préparait le dîner.

_Tu es certain que tu n’as pas besoin d’aide ? Demanda-t-elle depuis le canapé
_Non, je ne veux pas ! Et puis, je dois me faire pardonner.

Mac quitta le salon et s’assit sur un des tabourets du bar. Elle attrapa la revue qui se trouvait à côté de son verre et l’ouvrit.

_Harm, tu as eu la franchise de me le dire !
_Tu ne trouves pas qu’elle est belle celle-ci ? Demanda-t-il en pointant du doigt la page que Mac s’apprêtait à tourner.

Elle regarda l’image quelques secondes et hocha finalement la tête.

_Pourquoi ne pas en trouver une à Washington même ?
_Je ne sais pas ! On m’a conseillé de l’acheter en dehors de la ville pour plus de sûreté, expliqua-t-il sans quitter le dîner des yeux.
_Et qui ?
_Clara ! Dit-il tout à coup, gêné!

Mac releva la tête, surprise.

_Quand as-tu eu l’occasion de lui parler ?
_Cet après-midi, dit-il. Tu étais dans ton bureau et je suis allée à sa rencontre ! On a parlé de tout et de rien et la discussion a dévié sur notre mariage !
_Harm, je pensais qu’on ne devait pas en parler avant la soirée chez Harriet et Bud, dit Mac sur un ton de reproche.
_N’oublie pas que tu t’es arrangée pour lui dire toute seule que tu étais ma femme ! Répondit-il en riant.

Harm posa la cuillère en bois sur le plan de travail et alla s’asseoir à côté de sa femme qui continuait à tourner les pages du catalogue. Il embrassa doucement son épaule, regardant les images qui défilaient devant ses yeux.

_Et celle-ci ? Elle m’a l’air grande !
_Les photos peuvent être trompeuses Harm ! Et puis pourquoi en veux-tu une grande ? Demanda-t-elle en plongeant son regard dans le sien.

Harm caressait doucement le dos de Mac, lui souriant gentiment.

_Quand nous aurons des enfants ! Répondit-il enfin

Mac s’éloigna un peu de lui et fixa Harm avec stupeur.

_Ce n’est pas un sujet qu’on aborde souvent !
_On est marié, c’est normal d’en parler, dit-il en haussant les épaules. Tu n’y penses jamais ?
_Si, bien sûr !
_Alors où est le problème ? Demanda-t-il légèrement vexé.

Il se leva et retourna derrière le plan de travail. Mac pouvait voir sur son visage de la contrariété et elle s’en voulu.

_Ce n’est pas ce que je voulais dire, mais la dernière fois que tu y as fait allusion, c’est quand tu as vu le cadeau d’AJ dans mon bureau, en février.
_Je sais ! Avoua-t-il. Mais je veux que nous ayons un enfant, peut-être pas tout de suite…
_L’idée me plaît ! Révéla doucement Mac en souriant.

Elle replongea son attention dans le catalogue, tournant les pages. Elle reporta son attention plusieurs fois sur le choix que Harm avait proposé quelques minutes auparavant.

_C’est vrai qu’elle semble suffisamment grande pour nos futurs enfants, dit-elle en riant.
_Alors tu es d’accord pour qu’on prenne la Lexus RX Hybrid ? Demanda-t-il ravi
_J’aime assez cette voiture. Mais une chose Harm, on l’a prend en noir ! Dit-elle en refermant le catalogue.

Il quitta les fourneaux pour rejoindre sa femme. Elle quitta le tabouret pour se blottir dans les bras puissants de son mari.

_Prochaine étape : la maison, dit-il avant de l’embrasser tendrement.

Chapitre 12 : Et un de plus !

Quartier général du JAG
Falls Church, VA
21 juin 2003

L’amiral entra dans la salle de réunion. Mac remarqua qu’il avait la tête des mauvais jours.

_Repos ! Ordonna-t-il d’une voix plate

Harm, Mac et Clara obéirent et s’assirent autour de la table ovale.

_Colonel, le secrétaire de la marine a décidé que vous vous occuperez de l’affaire Higgins.

Mac fronça les sourcils. Elle allait devoir supporter les sarcasmes de ce capitaine.

_Vous connaissez la raison ? Demanda Mac
_Sur la demande du capitaine ! Répondit-il. Quant à vous capitaine Rabb, on vous attend sur le Patrick Henry. Cette nuit, un problème technique a mis en alerte tout le bâtiment, mais après l’enquête du JAG qui est à bord, il semblerait que le quartier maître Carter est été le facteur de ce problème. Le commandant Ingles a demandé une intervention extérieure. Le capitaine McDean vous accompagnera, conclut l’amiral avant de se lever.

Clara quitta la pièce, laissant Harm et Mac seuls. Elle entassa la paperasse qui était en face d’elle.

_Tu penses pouvoir le supporter ?
_J’espère seulement qu’il ne va pas me provoquer comme la dernière fois ! Dit-elle en haussant les épaules. Vous allez pouvoir rattraper le temps perdu toi et le capitaine McDean.

Harm lui lança un regard perplexe qu’elle ignora.

_Qu’entends-tu par là ?
_Rien. Juste que vous vous êtes perdus de vue un grand nombre d’années.
_Elle vient juste enquêter avec moi, répondit-il au sous-entendu de Mac. Tu n’as pas confiance en moi ?
_Si, bien sûr. Mais vous avez été ensemble pendant deux ans et tu ne m’as jamais réellement dit pourquoi vous vous étiez séparés, dit-elle sur la défensive.

Harm s’approcha de Mac en souriant devant la jalousie non caché de sa femme. Il prit les papiers qu’elle tenait dans ses mains, avant les entrelacer dans les siennes.

_Je l’ai quitté parce que piloter passait avant tout autre chose. Elle l’a juste accepté, répondit-il simplement.
_Oui, mais tu l’aimais.
_Je l’aimais, il y a vingt ans, continua-t-il d’une voix douce. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je ne te savais pas si jalouse Sarah, termina Harm en riant.
_Je ne suis pas jalouse, répondit Mac qui sentait ses joues rougirent. C’est juste qu’elle est séduisante, blonde, grande, brillante…
_Tu oublies un élément important dans ton raisonnement, dit-il en coupant doucement Mac.

Elle leva les yeux vers lui et ne pu s’empêcher de sourire devant la mine enjoué de son mari.

_Lequel ?
_L’homme qui l’a quitté pour se consacrer à sa carrière de pilote est aujourd’hui éperdument amoureux de sa femme.

Harm se pencha pour embrasser doucement les lèvres de Mac. Il savait que c’était contraire au règlement et qu’ils risquaient gros.

La porte derrière eux s’ouvrit.

_Harm, l’amiral m’a…

Sturgis stoppa sa phrase quand son regard tomba sur le baiser entre les deux officiers. Harm et Mac se séparèrent spontanément, un air de culpabilité sur leur visage. Sturgis referma la porte derrière lui et croisa les bras sur sa poitrine.

_Hum… J’ai du manquer un épisode, dit-il en les désignant du doigt à tour de rôle.
_On voulait l’annoncer au dîner des Roberts, dit Harm précipitamment.
_Donc… continua Sturgis, incertain de la nature de leur relation. Vous êtes ensemble ? Demanda-t-il finalement.
_Oui, répondit Harm en jetant un œil à Mac.
_Depuis longtemps ? Continua-t-il curieux.
_Février

Les yeux de Sturgis s’écarquillèrent. Mac reprit les papiers sur la table, essayant tant bien que mal de garder contenance.

Après un silence pesant, Sturgis assimila la nouvelle et s’avança vers le couple.

_Mes félicitations, dit-il sincèrement en serrant respectivement la main de Mac et Harm.
_Peux-tu juste garder cette information pour toi ? Demanda Harm un peu inquiet.
_Ce ne serait pas le premier secret que je garde, répondit-il en regardant Mac.

Harm vit l’échange entre eux, mais l’ignora, se disant que ce n’était pas le plus important.

_Et puis samedi tout le monde sera au courant. Ca ne va pas être trop dur à garder jusque là. Pourquoi es-tu venu ? Enchaîna Harm
_L’amiral m’a demandé de reprendre ton dossier en cours.
_Il est dans le bureau de Mac, répondit Harm.

Harm, d’un geste de la main invita Mac et Sturgis à le suivre.

_Pas d’onde télépathique, capitaine ! Chuchota Mac pour que seul Sturgis entende.
_J’ai su m’abstenir une fois ! Répondit Sturgis amusé.
_Vous êtes un vrai ami Sturgis ! Termina-t-elle avant de le quitter pour rejoindre le bureau de Harriet.

Chapitre 13 : Le premier réveil

FLASH BACK

Appartement de Harm
Washington DC, VA
11 février 2003
8 :10

Mac ouvrit les yeux, dérangée par la lumière. Elle ne reconnaissait pas le plafond de sa chambre et tout à coup, elle se souvint de la soirée précédente. Elle leva un peu la tête et découvrit un Harm endormi, les cheveux légèrement ébouriffés.

Doucement, elle sortit de l’étreinte de Harm et enfila les vêtements qui étaient un peu dispersés partout dans la chambre. Elle jeta un œil sur son amant avant de quitter la pièce.

Harm se réveilla quelques minutes plus tard, perturbé par un bruit qui venait de la salle de bain. Il pivota pour voir le mur de pierres polies et sourit en découvrant la forme du corps de Mac.

Quelques minutes plus tard, l’eau de la douche stoppa et il pouvait voir à travers le mur quasi transparent que Mac était en train de s’habiller. Il suivait tranquillement la progression de la jeune femme jusqu’à ce qu’elle apparut dans l’ouverture.

_Hey ! dit-elle en s’approchant du lit tout en se séchant les cheveux.
_Hey ! répondit-il en écho sans jamais la quitter des yeux.

Mac s’assit sur le bord du lit et posa la serviette sur la table de chevet.

_Ca ne te dérange pas si j’ai emprunté ta douche ! Demanda-t-elle
_Pas du tout ! Elle est à ton goût ?
_Ca ne vaut pas ma baignoire, mais je saurai m’en accommoder !

Harm posa une main sur la taille de Mac et sourit de plus belle en voyant que ça ne la dérangeait pas du tout.

_Pourquoi es-tu si matinale ? Demanda-t-il en regardant son radio réveil. Nous sommes dimanche.

Elle passa une main sur sa joue, caressant la barbe naissante.

_Je voulais aller acheter les croissants !

Harm s’écarta un peu et invita gentiment Mac à se coucher à ses côtés. Elle fronça les sourcils, sans cesser de sourire. Il tapota la place vide et chaude et elle succomba face à la mine enjouée de son partenaire.

_Ok, mais juste deux minutes ! Précisa-t-elle tout en ce couchant.
_On verra, répondit-il en la prenant dans ses bras.

Mac se mit sur le dos et tourna la tête vers Harm qui caressait doucement son bras.

_Harm ?
_Oui, dit-il d’une voix nonchalante
_Qu’est ce qu’on est en train de faire ? Demanda-t-elle sans le quitter des yeux.
_On profite du soleil levant ! Dit-il en souriant. Nous sommes juste en train de revoir nos priorités, continua-t-il plus sérieusement. Mac, si tu crois que je regrette la nuit qu’on vient de passer, ce n’est pas du tout le cas !
_Tu es sûr ?

Harm releva sa tête et plongea son regard dans celui de Mac.

_Je t’aime, avoua-t-il simplement.

Il remarqua le soulagement dans les yeux de la jeune femme et se sentit lui-même soulager de l’avoir dit.

_Pourquoi maintenant ? Demanda-t-elle
_Je me suis juste dit « Pourquoi pas ? » et j’ai tenté ma chance à l’aérodrome, répondit-il en souriant.

Mac s’extirpa de l’étreinte de son partenaire et se leva du lit. Harm la regarda perplexe, se demandant s’il avait dit quelque chose de mal. Mais le sourire qui illuminait le visage de la femme qu’il aimait fit disparaître toutes ses craintes.

_Les deux minutes sont passées ! Expliqua-t-elle. Je vais prendre les croissants.
_Ce n’est pas à l’homme de préparer le petit déjeuner pour la dame ?
_On va intervertir les rôles aujourd’hui, dit-elle en contournant le lit
_Mac ! S’exclama-t-il
_Oui Harm ? Demanda-t-elle innocemment en mettant le pull que lui avait donné Harm le soir précédent.
_Je les aime bien chaud !

Mac rit et s’approcha doucement du lit. Elle se pencha et captura les lèvres de Harm. Il se laissa faire, sans broncher, profitant seulement du doux baiser.

_Attention Mac, dit-il au moment où leurs lèvres se quittèrent, je pourrai très facilement m’habituer à ce genre de réveil.
_Moi aussi chéri, avoua-t-elle en quittant la chambre et laissant un Harm penaud et souriant dans le lit.

La journée commençait bien.

Chapitre 14 : Enquête sur L’USS Patrick Henry

USS Patrick Henry
Mer Méditerranée
21 juin 2003

Harm descendit du transporteur sans même attendre Clara.

Elle n’avait jamais réellement aimé les port avions qu’elle trouvait trop grand et imposant. Elle sortit finalement de l’avion et jeta des coups d’œil au petit monde qui semblait ne se soucier que des avions.

_Toujours le mal de mer Clara ?
_Harm, je t’ai déjà dit que je n’avais pas le mal de mer ! C’est juste que je préfère la terre ferme, riposta-t-elle en lui lança un regard noir.

Harm se détourna de sa partenaire et partit à la rencontre de l’homme qui les attendait.

_Capitaine McDean, capitaine Rabb, le commandant Ingles vous attend sur le pont !

Harm et Clara emboîtèrent le pas au matelot et entrèrent à l’intérieur du bâtiment. Ils donnèrent leurs sacs de voyage à un quartier maître qui se chargea de les déposer dans leurs quartiers.

_Le lieutenant Paris est également sur le pont, les informa le jeune matelot.

_JAG sur le pont, avertit une voix au moment où Harm et Clara passèrent l’écoutille.

Harm se dirigea vers le commandant en souriant. Clara secoua la tête sans retenir un sourire. Elle voyait bien qu’il était réellement dans son élément.

_Capitaine Rabb, je ne pensais pas cela possible, mais je suis heureux de vous revoir sur mon bâtiment. Depuis combien de temps n’avez-vous plus mis les pieds ici ?
_Depuis trop longtemps, monsieur, répondit-il en serrant la main que le commandant lui offrait.

Clara restait un peu en retrait, participant muettement aux retrouvailles.

_Le colonel Mackenzie n’est pas avec vous ? Demanda Ingles en voyant Clara.
_Non, voici le capitaine McDean, une avocate qui est parmi nous depuis peu.
_Capitaine, dit Ingles en la regardant. L’amiral Chegwidden vous a déjà briefé sur l’affaire ? Continua-t-il
_Rapidement ! Quels sont les accusations ? Demanda Clara en s’approchant des deux hommes.
_Négligence ! Le lieutenant Paris a déjà fait un rapport sur l’incident, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il n’a pas été totalement impartial dans cette affaire.

Harm regarda le JAG qui se tenait en retrait, un air contrarié sur le visage.

_Avez-vous des raisons de penser cela ? Demanda Harm en reportant son attention sur Ingles.
_Ils ont eu un différent la semaine dernière ! C’est pourquoi, j’ai demandé une assistance extérieure, expliqua le commandant.

Harm s’approcha du lieutenant Paris.

_Lieutenant, êtes-vous certain de vos conclusions ?
_Monsieur, j’ai eu un différent avec le quartier maître Carter, mais je ne suis pas rancunier.
_Alors selon vous le quartier maître a fait état de négligence ?
_Oui, le quartier maître s’est absentée de son poste alors qu’un avion était en approche. Le F-18 a été obligé de remettre les gaz pour ne pas s’écraser sur le pont, monsieur.
_D’après le rapport, il est question d’un malaise, intervint Clara.
_C’est exact, mais je doute de sa sincérité. Le quartier maître maintient le fait d’avoir eu un malaise et a quitté son poste pour se rendre aux toilettes. Mais le problème est que tout est revenu à la normale, tout de suite après, comme si rien n’avait jamais eu lieu, expliqua le lieutenant Paris.
_Où est le quartier maître en ce moment ? Demanda Harm au commandant.
_Dans ses quartiers, répondit-il.

Harm et Clara se rendirent aux quartiers du quartier maître Carter.

_Ca ne te manque pas ?
_Quoi ? Demanda Harm
_Les avions, la mer, l’air iodé ?
_Je le pensais à une époque, c’est pourquoi j’ai réintégré le service actif, mais au bout de six mois, j’ai laissé la place aux jeunes, expliqua-t-il tranquillement tout en progressant dans les sas étroits.

Harm toqua avant que Clara ait le temps de poser une autre question. On les autorisa à entrer et ils se retrouvèrent devant le quartier maître Carter qui était au garde à vous.

_Repos quartier maître.
_Merci madame !
_Asseyez-vous, dit Harm en lui montrant la chaise. Quartier maître Carter, le capitaine McDean et moi-même ne sommes pas ici pour faire votre procès. Ce n’est qu’une enquête préliminaire, expliqua-t-il calmement pour la mettre en confiance.
_Le lieutenant Paris a déjà établi un rapport sur l’incident, pourquoi faire appel à vous ? Demanda Carter sur la défensive.

Clara pris place en face du quartier maître et posa le dossier devant elle. Harm sourit en voyant que malgré toutes ses années, elle n’avait pas perdu son aisance.

_Le commandant Ingles pense que le lieutenant n’a pas été impartial dans ses conclusions suite à votre différent de la semaine dernière. Pourquoi vous êtes-vous disputés ? Demanda Clara en enlevant le capuchon de son stylo.

Harm écarquilla les yeux en voyant que c’était exactement le même qu’il lui avait offert quand ils étaient à Annapolis.

_Le lieutenant Paris a cru que je cherchais à faire passer en fraude des substances illicites.
_Ce n’était pas le cas ? Demanda Harm
_Non, monsieur. Jamais ! Vous savez j’aime mon métier plus que tout, et j’ai été blessé que Lee pense cela de moi
_Vous avez cependant demandée un transfert sur la terre ferme, après l’arrivée du lieutenant Paris. Etes-vous êtes intime avec lui ? Demanda Clara ayant remarquée l’utilisation du prénom du JAG de l’USS Patrick Henry.
_Rien ne sortira de cette pièce, quartier maître, dit Harm en s’asseyant à côté de Clara. Nous ne sommes pas là pour vous juger.

Le quartier maître Carter regarda Harm dans les yeux.

_Nous entretenons une relation depuis quelques mois, monsieur, avoua-t-elle enfin.
_C’est pour ça que vous avez fait une demande de transfert ? Demanda Harm en comprenant doucement.
_Oui, mais le commandant Ingles m’a expliqué que c’était impossible pour le moment étant donné la situation actuelle, dit-elle en baissant les yeux.
_Personne n’est au courant ?
_Seulement ma camarade de chambrée, le premier maître Foster.

Harm tourna quelques feuilles dans le dossier.

_Le lieutenant Paris a écrit qu’il vous soupçonnait toutes les deux d’être à la tête d’un trafic à bord du bâtiment, dit Harm en lisant les quelques lignes.
_C’est exact, mais le premier maître Foster allait être en permission un week-end et je lui ai seulement de me rapporter…
_Quoi ? Demanda Clara doucement
_Un test de grossesse, madame, avoua-t-elle finalement.
_Le lieutenant Lee n’est pas au courant ?
_Non, je ne voulais pas ébruiter la nouvelle, expliqua-t-elle. Une jeune femme enceinte sur un bâtiment de la NAVY ne fait jamais bonne impression, madame. Lee n’est pas non plus au courant.
_Vous êtes enceinte ?
_Oui, mais je vous assure, monsieur, que c’est arrivé avant son arrivée ici, dit-elle rapidement.
_Comment pouvez-vous en être certaine ? Demanda Clara sans cesser d’écrire.
_Nous n’avons pas eu de relations intimes à bord de ce bâtiment, continua-t-elle.

Harm observa la jeune femme et vit qu’elle était sincère.

_Pourquoi n’avoir pas mise au courant le lieutenant de votre état ? Demanda Harm
_Il aurait été dans l’obligation de le dire au commandant qui aurait alors demander une enquête et alors notre relation aurait été dévoilé.
_Seriez-vous d’accord pour faire une prise de sang et ainsi déterminer l’âge de votre fœtus ? Demanda Clara en posant son stylo et en croisant les doigts.
_Est-ce que Lee risque quelque chose ? Demanda le quartier maître Carter soucieuse.
_S’il est prouvé que l’enfant a été conçu avant son arrivée, non ! Dit Harm en lui faisant un sourire.
_Vous n’êtes pas responsable de votre situation. Aucun de vous n’étiez au courant que vous alliez vous retrouver sur le même bâtiment. Le commandant Ingles comprendra, je pense, continua Clara en souriant également. Mais je pense que vous devriez le dire au futur papa, termina-t-elle en se levant.

Harm l’imita et rangea les feuilles du dossier.

_Nous allons demander au médecin à bord de procéder à une prise de sang.
_Qu’allez-vous expliquer au commandant Ingles, demanda le quartier maître en se levant également.
_Nous allons exposer les faits et demander des circonstances atténuantes sur l’incident de hier. Je pense que votre malaise a été engendré par votre état ?
_Oui, monsieur, répondit Carter. Merci, madame, monsieur, dit-elle avec sincérité et en souriant.

Quelques minutes plus tard, Harm et Clara quittèrent la pièce, heureux de voir que l’affaire allait être résolu sans procès, ni sanction.

_Le colonel Mackenzie et toi n’avez pas d’enfants ? Demanda Clara
_Nous ne sommes mariés que depuis quelques mois. Et puis, je pense que tu peux l’appeler Mac, elle n’aurait rien contre ça, dit-il en la regardant.
_J’ai l’impression qu’elle ne m’aime pas vraiment, avoua-t-elle.

Harm sourit.

_Ne te méprend pas ! Elle est juste un peu jalouse, répondit-il.
_Jalouse ? Mais de quoi ? Demanda-t-elle surprise
_Je l’ai mise au courant pour nous deux, répondit-il. Que nous avons été ensemble pendant deux ans à Annapolis.
_Mais c’était il y a presque vingt ans, dit-elle calmement.
_Oui, je ne la savais pas non plus aussi jalouse, dit-il en riant.
_Avoue Harm, que tu aimes ça, répondit-elle en lui souriant à son tour. Mais je suis heureuse pour vous, elle a l’air d’être quelqu’un de bien, continua-t-elle en reprenant son sérieux.
_Elle l’est, dit Harm. Elle est vraiment exceptionnelle.

Clara regarda Harm et s’arrêta tout à coup. Harm stoppa à son tour et fit face à Clara qui lui faisait un grand sourire.

_Quoi ? Demanda Harm en fronçant les sourcils.
_Si je ne te connaissais pas, je dirai que tu es complètement amoureux de ta femme, dit-elle en tapotant son torse avec son index avant de repartir en le laissant déconcerté.

Chapitre 15 : Jalousie

Appartement de Harm
Washington DC, VA
21 juin 2003

Mac poussa la porte de l’appartement. La lumière dans le salon l’interpella. Elle entra enfin dans la pièce, jonglant avec les sacs de courses, sa mallette et son calot.

_Harm ? L’appela-t-elle

Harm descendit rapidement les quelques marches qui le séparaient de Mac. Il l’aida en prenant les courses et l’embrassa rapidement avant de se diriger vers la cuisine.

_Je ne savais que tu étais déjà de retour, dit-elle en posant sa mallette sur le bureau.
_Quand j’ai téléphoné à l’amiral, il m’a dit de ne plus passer au JAG, expliqua-t-il en rangeant les achats.

Mac s’assit sur l’un des tabourets et se massa la nuque.

_Tu vas bien ? Demanda Harm en la voyant tendue
_Le capitaine Higgins est insupportable et pourtant je ne peux pas lui donner tord dans cette affaire ! Dit-elle en soupirant.

Il l’encouragea à continuer.

_Il accuse le capitaine Grandier de désertion, elle n’a pas donné signe de vie depuis maintenant une semaine, expliqua-t-elle. Il n’a pas cessé de rabâcher que c’était la conséquence des femmes dans l’armée

Harm vint derrière Mac et commença à lui masser les épaules nouées. Elle soupira par gratitude et s’accorda le droit de fermer les yeux.

_Sarah… Commença Harm incertain
_Harm, quand tu m’appelles Sarah, c’est que tu as une faveur à me demander ou que tu dois te faire pardonner… Dit-elle enjouée
_Et bien, j’ai invité Clara à dîner ce soir ! Avoua-t-il à demi mot appréhendant la réaction de sa femme.

Elle se raidit inconsciemment et Harm le remarqua. Il s’assit à côté d’elle et tenta de voir l’expression de son visage.

_Elle est seule dans une grande ville et je pensais que vous pourriez toutes les deux faire plus ample connaissance, dit-il pour se justifier.
_Tu n’as pas pensé que j’aurais préférée une soirée seul avec mon mari ! Répondit-elle sur un ton cassant avant de se lever

Harm soupira.

_Pourquoi cette jalousie mal placée ? Demanda-t-il irrité
_Je ne suis pas jalouse ! S’exclama-t-elle indignée. Juste que je voulais passer une soirée tranquille avec toi
_Je t’emmènerais au restaurant demain soir, dit-il pour se racheter
_N’essaie pas de te rattraper Harm ! Je ne suis pas d’humeur à discuter

Le ton montait une fois de plus. Mac leva les bras au ciel et disparue dans la chambre à coucher. Harm, loin d’en avoir fini, la rejoignit.

_Je pensais juste rendre service à une amie en l’invitant ce soir…
_Amie ? S'étonna-t-elle. Harm elle est ton ex petite amie ! Tu sembles avoir la mémoire courte, continua-t-elle toujours en colère.
_Voilà donc le problème, tu n’as pas confiance en moi… Une ancienne petite amie débarque dans notre vie et tout de suite tu remets en doute mes sentiments, dit-il fâché par le comportement de Mac

Mac s’habilla rapidement d’un jeans et d’un pull des marines. Elle passa à côté de Harm, lui lançant un regard noir, qu’il ne supporta pas.

_Tu n’en fais toujours qu’à ta tête, Mac !

Le ton était donné. Elle se retourna sur lui, le regarda avant de se retourner et d’enfiler une paire de chaussure qui était dans l’entrée.

_Ou vas-tu ?
_Quelque part où tu ne seras pas ! Dit-elle en récupérant sa veste et ses clés. Passe une bonne soirée avec ton amie et ne m’attend pas, termina-t-elle en ouvrant la porte.

Mac tomba nez à nez sur Clara qui s’apprêtait à toquer. Mac lui lança un regard noir avant de passer à côté.

_Passez une bonne soirée tous les deux !

Et elle disparut dans l’ascenseur. Clara se tourna vers Harm qui était penaud. Elle lui fit un timide sourire, gênée d’avoir été témoin de la scène.

_Je tombe peut-être mal ! Dit-elle inquiète
_Non Clara, entre donc ! L’invita Harm.

Elle pénétra dans l’appartement et la porte se referma sur eux.

Chapitre 16 : St Valentin

FLASH BACK

Appartement de Mac
Washington DC, VA
14 février 2003

Assise devant la télé, Mac zappait sur les différentes chaînes qui proposaient ce soir que des programmes spécialement consacrés à l’amour. Elle soupira en pensant à Harm qui était en déploiement sur le Patrick Henry.

Elle éteignit finalement le poste de télévision et rapporta sa tasse de café à la cuisine. Arrivée dans la cuisine, quelqu’un frappa à la porte.

Quand elle ouvrit la porte, elle se retrouva nez à nez avec un livreur qui tenait un bouquet de roses rouges dans ses bras.

_Sarah Mackenzie ? Demanda le livreur
_Oui

Le livreur lui tendit le bouquet, souriant gentiment à Mac. Mais elle n’y faisait déjà plus attention. Elle referma la porte après l’avoir remercié et chercha une carte dans l’énorme bouquet, mais elle n’en trouva pas.

Le téléphone la sortit de ses pensées. Elle posa les roses sur la table basse avant de décrocher le combiné.

_Colonel Mackenzie

{Le bouquet te plaît ? Demanda une voix suave}

Mac se laissa tomber dans le canapé, un grand sourire sur les lèvres apparut au moment même où elle entendit sa voix.

_On vient de me le livrer ! Répondit-elle en touchant un pétale de rose

{Au moins, ils sont ponctuels, dit-il en riant. J’aurais aimé être là ce soir, continua Harm sur un ton plus sérieux}

Mac soupira doucement se rendant compte de l’impact de ces mots.

_Tu me manques, Harm ! Avoua-t-elle finalement

Un silence se fit sur la ligne.

{Tu me manques aussi}

_Tes qualifications se passent bien ? Demanda Mac pour changer de sujet

{Oui, il me reste un dernier vol cet après-midi et je rentre à Washington, répondit Harm. Et demain soir, je t’emmène au restaurant pour fêter une St Valentin comme il se doit, termina-t-il un sourire dans la voix}

_Oh, je vois ! Je dois me mettre sur mon 31, dit-elle mutine

{Possible ! Répondit Harm joueur. Désolé, mais je dois y aller}

_Bonne chance Harm

{Merci, mais maintenant que je sais qu’une femme m’attend à la maison, je n’ai pas l’intention de plonger dans l’eau, répondit Harm sérieusement}

Un nouveau silence se fit sur la ligne. Mac se leva et prit le bouquin de roses.

{Je t’aime, dit-il enfin quelques secondes après}

_Je t’aime aussi, répondit Mac en écho à la déclaration de Harm.

Elle entendit le clic du téléphone et elle raccrocha à son tour. Elle se dirigea vers la cuisine et attrapa un vase au-dessus de son frigo. En déballant les roses, une carte tomba sur le plan de travail. Mac le prit et l’ouvrit.

« Si je pouvais décrire la beauté de tes yeux et avec de simples nombres numérotés toutes tes grâces. Dans les siècles prochains on dirait ce poète a menti ; des grâces aussi divines n’ont jamais orné aucun visage terrestre. »

Des larmes perlèrent dans les yeux de Mac.

Harm était un éternel romantique…

Chapitre 17 : Confidence

Quartier Général du JAG
Falls Church, VA
22 juin 2003

Harm observa Mac traverser le plateau pour s’enfermer directement dans son bureau, l’ignorant volontairement. Il soupira devant l’attitude de sa femme et son regard croisa celui de Clara qui lui lança un regard compatissant et un timide sourire.

Il posa le dossier qu’il avait dans la main et se dirigea vers le bureau de sa femme. Il ouvrit doucement la porte.

_Mac ? L’appela-t-il d’une petite voix

Il n’eut pour seule réponse qu’un tiroir fermé violemment. Il prit son courage à deux mains et entra dans la pièce avant de refermer la porte sur lui.

_Vous avez passés une bonne soirée ? Demanda Mac qui n’avait toujours pas décolérée de la veille.
_Elle n’est pas restée longtemps, avoua-t-il hésitant. En voyant que je n’allais pas bien, elle a préféré remettre ça à plus tard ! Continua-t-il un peu plus courageux. Où étais-tu ? J’ai essayé de te joindre toute la soirée, termina-t-il en croisant son regard.

Mac s’assit dépitée.

_Dans mon appartement ! Dit-elle plus calmement
_Je me suis inquiété ! Ce n’est pas ton genre de disparaître sans donner de nouvelles !
_Je t’avais pourtant dit de ne pas m’attendre, répondit-elle en haussant à nouveau la voix.

Harm ne comprenait pas la colère de Mac. Il se leva et se dirigea finalement vers la porte. Ce n’était pas la peine de discuter quand elle était dans cet état là.

_Quand tu seras apte à m’écouter, tu sais où se trouve mon bureau, dit-il avant de quitter la pièce.

Mac le regarda s’éloigner à travers les stores et vit par la même occasion que Clara s’approchait de son bureau. Quelques secondes, elle donna quelques coups à la porte avant de l’ouvrir.

_Je vous dérange ? Demanda-t-elle

Mac se résigna à l’accepter dans son bureau. Elle lui fit un signe de la main et Clara pénétra dans la pièce, un peu anxieuse.

_Je voulais m’excuser, commença-t-elle doucement
_De quoi ? Demanda Mac plus durement qu’elle ne l’aurait souhaitée.
_D’avoir provoqué une dispute entre vous et Harm, dit Clara alors qu’elle était toujours debout devant le bureau.
_Ce n’était pas la première, répondit Mac en l’invitant à s’asseoir.

Clara prit un des fauteuils et se mit à son aise. Elle croisa les jambes et posa ses mains sur son genou.

_Je peux comprendre votre réaction, continua-t-elle. Une ancienne petite amie débarque dans sa vie et aussitôt il l’invite chez lui, enfin chez vous…

Elle laissa le reste de sa phrase en suspens, quand son regard rencontra celui de Mac.

_Quelle réaction ? Demanda Mac intriguée
_Votre jalousie, dit-elle en baissant tout à coup la voix de moitié.

Mac se leva et Clara vit qu’elle semblait plus irritée que jamais.

_Ma jalousie ? Qui êtes-vous pour dire quelles ont été mes réactions ? Je ne vous connais pas et vous ne me connaissez pas, dit-elle exaspérée. Alors n’allez pas me dire que vous comprenez !

Mac ouvrit la porte de son bureau.

_Alors n’essayez pas de vous donner bonne conscience ! Termina-t-elle.

Clara se leva et jeta un dernier regard à Mac. Elle devait lui dire, sinon la tension entre elles allait s’accroître au fil des jours.

_Laissez moi juste vous dire une chose, s’il vous plaît, demanda Clara suppliante.

Mac, intriguée par le ton de sa collègue, referma la porte et croisa les bras.

_Quoi ? Demanda-t-elle
_Vous n’avez aucune inquiétude à avoir avec Harm ! Dit-elle doucement. Je ne suis pas intéressée par lui, continua-t-elle toujours aussi hésitante.
_Merci de me prévenir, capitaine ! Répondit-elle d’un ton sarcastique

Clara leva les yeux et hésita quelques secondes. Elle inspira profondément et plongea son regard dans celui de Mac, qui attendait la suite de son explication.

_Je suis homosexuelle ! Avoua Clara à demi mot

Les bras de Mac tombèrent le long de son corps. Sa bouche s’ouvrait et se fermait, mais aucun son ne sortait. Elle était sous le choc. Elle s’attendait à tout sauf à ça.

_Comment… Enfin… Harm le sait ? Demanda-t-elle finalement
_Non, répondit précipitamment Clara en écarquillant les yeux. S’il vous plaît, ne lui dîtes pas ! Demanda-t-elle conciliante

Elles étaient toutes les deux l’une en face de l’autre et se regardaient sans bouger. Mac ne savait plus quoi dire, quant à Clara, elle attendait une réaction de la jeune femme.

_Vous l’étiez déjà quand… Demanda Mac sans terminer sa phrase
_Nous avions tout juste la vingtaine, expliqua-t-elle. Mais je m’en suis réellement rendue compte plus tard, continua-t-elle soulagée.

Mac hocha simplement la tête.

_Ne vous inquiétez pas, commença Mac en lui souriant légèrement. Rien ne sortira de cette pièce !
_Merci, colonel ! Répondit Clara simplement en ouvrant la porte du bureau
_Appelez moi Mac ! Dit-elle en lui souriant franchement depuis leur rencontre. Et je m’excuse de m’être emportée, continua-t-elle gênée. Mais j’étais un peu jalouse…
_C’est compréhensible, Mac ! Dit Clara en riant. Harm est quelqu’un de bien et ne vous inquiétez pas, il vous aime, vous pouvez en être sûre ! Termina-t-elle avant de quitter la pièce.

Mac referma la porte, en hochant la tête. Elle avait eu faux sur toute la ligne.

Chapitre 18 : Annonces

Maison de Bud et Harriet
Washington DC, VA
24 juin 2003

Harriet vit le VSU de Harm se garer dans l’allée de garage. Elle sortit de la maison pour l’accueillir et fut surpris de voir Mac dans la voiture.

_Vous êtes venus ensemble ? Demanda Harriet étonnée
_Ce n’est pas comme si c’était la première fois, répondit immédiatement Harm en riant

Ils pénétrèrent tous les trois dans la maison et Clara vint à leur rencontre. Harm se figea, inquiet de ce qui allait se passer entre sa femme et sa collègue.

_Bonjour, dit-elle en leur tendant la main.
_Bonjour Clara, répondit Mac en acceptant la poignée. Vous allez bien ? Demanda-t-elle alors que Harm les observait.

Il fronça les sourcils, ne comprenant plus très bien ce qui se passait. Il passa à côté des deux femmes, leur lançant un regard suspicieux.

_Je vais rejoindre les autres, dit-il avant de disparaître derrière les portes de la véranda.

Clara et Mac se sourirent.

_Merci de n’avoir rien dit ! L’homosexualité dans l’armée est une chose très mal acceptée, dit-elle dans un murmure
_Je sais ! Ne vous inquiétez pas, votre secret est bien gardé avec moi, la réconforta Mac. Vous vous plaisez à Washington ? Demanda-t-elle pour changer de conversation.

Clara soupira, remerciant Mac du regard, de ne pas se formaliser avec cette histoire.

_Ce n’est pas Pensacola, mais ce n’est pas mal non plus, répondit-elle en riant
_Je veux bien vous croire.

Elle sortirent toutes les deux rejoindre le reste des invités. Mac salua rapidement tout le monde avant de rejoindre Harm qui était assis dans la balancelle avec AJ sur les genoux.

_On dirait que tu es fait pour ça, dit-elle espiègle tout en regardant si personne ne faisait attention à eux.

Elle s’assit à ses côtés et se colla contre Harm. AJ tendit les bras vers elle. Elle le prit dans ses bras et lui fit un bisou d’esquimau sous le regard amusé de son mari.

_Tu as grandi, AJ !
_Je sais, répondit l’enfant comme si cela paraissait logique.

Il se débattit légèrement et Mac le posa à terre. Il courra immédiatement vers la balançoire qu’il avait eu pour son anniversaire.

_Vous vous entendez mieux, Clara et toi, commença Harm en la regardant dans les yeux
_Nous nous sommes expliquées, répondit-elle sans rompre le lien qu’il venait de créer. Je voudrais m’excuser pour les jours difficiles que je t’ai fait vivre, Harm, dit-elle d’une petite voix.
_Eh ! Ce n’était pas agréable mais compréhensible ! J’aurai du te demander ton avis avant d’entreprendre de l’inviter à dîner, répondit Harm en posant sa main sur celle de Mac.

Il caressait gentiment son annulaire où se trouvait son alliance. Il souligna la forme, un sourire sur les lèvres. Il ne comprenait toujours pas le fait que personne n’ait remarqué leurs alliances. Pas même Harriet !

_Tu es sûre de vouloir l’annoncer ce soir ? Demanda Harm en ne quittant pas la bague des yeux

Il s’amusait à la faire tourner autour de son doigt. Mac sourit devant le geste insignifiant mais tellement adorable de son mari.

_Oui, je ne veux pas le garder plus longtemps pour moi, répondit Mac doucement. Ce sont nos amis et ils ont le droit de savoir.

Leurs regards se croisèrent et ils se sourirent. Harm se leva et tendit une main à Mac qu’elle accepta. Main dans la main, ils rejoignirent le petit groupe qui discutait vivement autour de la table. Les conversations se turent quand ils s’approchèrent et tout le monde les regarda. Ils avaient remarqué leurs mains liées. L’amiral sourit en se disant que l’heure de vérité était arrivée.

_Nous avons quelque chose à vous dire ! Commença Harm en souriant doucement.
_C’est en rapport avec ça ? Demanda Harriet en indiquant leur proximité
_Ce n’est que la surface de l’iceberg, lieutenant, répondit l’amiral en lui jetant un regard entendu.

_Nous aurions voulu vous l’annoncer plus tôt, expliqua Mac en regardant chacun des invités.
_Vous êtes ensemble depuis quand ? Demanda Meredith intriguée.
_Depuis février, répondit Harm en lui souriant.
_Et tu ne m’as rien dit, AJ, dit-elle sur un ton de reproche.

L’amiral leva les yeux au ciel. Meredith avait toujours été de nature très curieuse et entremetteuse.

_Je ne l’ai appris que récemment, répondit AJ pour se justifier. Mais continuez donc votre histoire, le meilleur arrive, croyez moi, termina-t-il en regardant les invités, amusé.

_Nous sommes ensemble depuis le 10 février et nous…

Mac laissa la phrase en suspens. Harm la regarda et comprit qu’il devait prendre le relais.

_Nous sommes mariés depuis le 15 mars, avoua-t-il enfin en montrant simultanément leurs alliances.

Plusieurs bouches s’ouvrirent, stupéfaites. Un silence de plomb se fit dans le jardin, Harm et Mac se sentait gênés. Tout le monde les regardait.

_Et nous n’avons rien remarqué, s’exclama Harriet en se levant tout à coup. Mes félicitations, dit-elle en les serrant l’un après l’autre dans ses bras.

Peu à peu, le choc passa et le reste des invités les félicita.

_Je savais que vous étiez ensemble, pas que vous étiez mariés, dit Sturgis en souriant. Toutes mes félicitations.

Mac baissa les yeux en sentant que quelqu’un tirait sur sa jupe en jeans. AJ tendait les bras pour qu’elle le porte. Elle se baissa et l’enlaça contre elle.

_Toi et tonton Harm, vous êtes amoureux ? Demanda AJ innocemment
_Oui, nous le sommes bonhomme, répondit Harm en s’agenouillant pour être à sa hauteur.
_Il est où votre bébé ?

Mac regarda brièvement AJ et prit sa main dans la sienne et la posa sur son ventre. Harm écarquilla les yeux devant le geste de sa femme.

_Juste là, répondit Mac en croisant les yeux bleus de Harm.

Harm l’interrogea du regard et elle acquiesça silencieusement de la tête. Le regard de AJ passait de Harm à Mac, trop jeune pour comprendre le dialogue silencieux qui avait lieu entre son parrain et sa marraine. Bud l’appela, il fit un bisou à Mac et courut vers son père qui lui tendait son biberon. Harm, toujours abasourdi, la regardait sans rien dire.

Ils se levèrent en même temps. Harm s’approcha doucement de sa femme et posa à son tour une main sur son ventre encore plat. Ils se sourirent davantage, faisant abstraction de tout ce qui se passait autour d’eux. Doucement, il s’approcha d’elle et captura ses lèvres pour un baiser empli de tendresse.

Ils allaient être parents.

Chapitre 19 : Panique à bord

FLASH BACK

Centre commercial
Washington DC, VA
19 février 2003

_Ce n’est peut-être pas une bonne idée, dit Mac en s’éloignant un peu

Harm la regarda surprise par la distance qu’elle mettait entre eux. Il s’approcha à nouveau de sa partenaire et passa une main autour de sa taille.

_Je m’en fiche qu’on soit découvert, répondit Harm en lui souriant
_Moi pas, riposta Mac en enleva le bras de son compagnon

Harm se sentit blessé par le geste de Mac. Il tourna la tête et fit mine de regarder les vitrines des magasins.

_C’est blessant, dit-il enfin en la regardant
_Ce n’est pas mon attention, Harm, répondit Mac mal à l’aise
_Peut-être bien, mais on dirait que tu ne veux pas que ça se sache, continua-t-il
_Harm, j’ai déjà eu des problèmes pour ce genre de relation dans mon passé, expliqua-t-elle en diminuant la distance entre eux. Et je ne veux pas revivre ça
_Mais c’est différent aujourd’hui

Mac le regarda avant de reporter son attention sur les gens qui l’entouraient.

_Je ne trouve pas ! Répliqua-t-elle en haussant la voix

Pour la deuxième fois en même pas dix minutes, Harm se sentit blessé par sa compagne. Il attrapa la main de Mac et l’attira dans une allée annexe où peu de monde circulait. Il plongea son regard dans celui de Mac.

_Qu’est ce qui t’arrives, Mac ? Demanda Harm inquiet
_Rien, dit-elle en haussant les épaules
_On dirait que tu prends tes distances en ce moment, rapporta-t-il

Mac fuit son regard et s’éloigna de Harm qui s’inquiétait de plus en plus. Il ne la comprenait pas.

_Mac ?
_Harm, il faut qu’on parle mais ce n’est ni l’endroit, ni le moment, expliqua-t-elle hésitante.

Harm s’approcha à grand pas d’elle et lui prit la main. Elle leva les yeux et fit un sourire gêné.

_Mac, tu peux tout me dire, dit-il doucement
_J’ai juste besoin de temps, répondit-elle
_Tu veux qu’on se sépare ? Demanda Harm complètement désemparé.

Il lui lâcha la main et il s’appuya contre le mur qui se trouvait derrière lui, le regard grave.

_Je ne sais pas Harm, j’aime être avec toi, dit-elle doucement. Mais tu es tellement différent de l’ami que j’ai connu

Elle marqua une pause et inspira profondément avant de le regarder à nouveau. Elle détestait la lueur qu’elle pouvait voir dans ses yeux, à cet instant précis.

_Je n’ai pourtant pas changé
_Si, tout entre nous a changé et j’ai peur que tout s’arrête brutalement, termina-t-elle au bord des larmes.

Harm s’avança vers Mac qui était totalement chamboulée par ce qu’elle venait de dire. Il voulut la prendre dans ses bras, mais elle fit un pas en arrière, secouant la tête.

_Non Harm
_Sarah, je te fais la promesse que rien ne s’arrêtera, dit-il d’une voix douce et rassurante
_Comment peux-tu promettre une telle chose ? S’exclama Mac faisant tourner quelques têtes vers eux.
_Parce que je le sais !
_Mais moi, je ne sais rien, murmura-t-elle en baissant les yeux. Et j’ai peur de ça

Il réduisit la distance entre eux et il la prit dans ses bras. Contre tout attente, Mac se laissa faire et accepta l’étreinte de son compagnon.

_C’est juste de la panique, chuchota Harm dans le creux de son oreille
_Un marine ne doit pas paniquer, dit-elle la tête contre son torse
_Tu es également une femme, répliqua Harm en l’obligeant à la regarder dans les yeux.

Mac secoua la tête, essuyant rapidement les larmes sur ses joues.

_Qu’est ce qui m’arrive, Harm ? Demanda-t-elle bouleversée
_Tout devient plus sérieux, dit-il avant de déposer un baiser sur son front

Elle se laissa aller contre le corps de son partenaire et se concentra sur les battements de son cœur. Elle sourit quand elle remarqua qu’il battait un peu vite qu’il ne le devait.

_Je crois que je ne suis pas la seule à avoir paniqué, dit-elle en posant une main sur son cœur

Harm sourit en voyant que la Mac qu’il connaissait était en train de revenir. Il s’éloigna un peu. Il entrelaça ses doigts dans ceux de Mac, la regardant dans les yeux pour lui demander l’autorisation. D’un simple sourire, elle lui répondit et Harm se sentit soulagé.

_Toi qui ne voulais pas qu’on nous voit ensemble, dit-il en riant. Je crois qu’on vient de se donner en spectacle
_Ce n’est pas important.

Elle se rapprocha de Harm.

_Merci
_Pourquoi ?
_De m’avoir rassurée, dit-elle avant de lui déposer un baiser sur les lèvres.

Chapitre 20 : Nouvelle affaire

Quartier Général du JAG
Falls Church, VA
26 juin 2003

Mac et Clara étaient déjà présentes dans la salle de réunion, attendant le briefing de l’amiral. Harm pénétra à son tour dans la pièce et fut surpris de voir sa femme et sa nouvelle collègue parler calmement, riant parfois.

L’amiral fit son apparition quelques secondes plus tard, mettant fin à toutes discussions.

_Repos tout le monde, clama-t-il avant de s’asseoir rapidement en bout de table.

Il jeta un œil sur ces officiers et fronça les sourcils.

_Ou sont les lieutenant Roberts et capitaine Turner ? Demanda-t-il en regardant Harm.
_Ils sont tous les deux à Norfolk, répondit Harm
_Bien, dit-il avant d’ouvrir un dossier devant lui. Capitaine MacDean vous êtes attendue sur l’USS Guadalcanal, un trafic de stupéfiant a été découvert, et toutes les preuves accablent le lieutenant Richardson

Il fit glisser le dossier jusqu’à Clara qui hocha doucement de la tête. L’amiral reporta son attention sur Harm.

_Quant à vous, capitaine, vous récupérez l’affaire du colonel Mackenzie, dit-il simplement
_Monsieur ? Demanda Mac surprise
_Une nouvelle affaire vient d’arriver sur nos bureaux et vous seule pouvez vous en occuper, expliqua-t-il
_De quoi s’agit-il ?
_Suivez-moi dans mon bureau, dit l’amiral en se levant.

Harm, Mac et Clara se regardèrent, ne comprenant pas la situation. Mac se leva et quitta la pièce, suivant son supérieur dans son bureau.

_Je n’aime pas confier ce genre de mission à mes officiers, mais le secrétaire de la marine a lui-même insisté pour que vous ayez l’affaire, expliqua-t-il tout en s’asseyant dans son fauteuil.
_Quelle genre de mission ?
_Infiltration dans la prison navale de Miramar, répondit AJ dans un soupir

Mac fronça les sourcils. L’amiral l’invita à s’asseoir quand elle vit qu’elle était toujours debout devant le bureau. Mac s’exécuta et prit place dans l’un des fauteuils.

_Plusieurs blessures graves ont été signalées à l’infirmerie de la prison, mais aucunes des détenues ne semble vouloir dénoncer les fautifs, dit-il en s’appuyant sur son bureau
_Pourquoi une infiltration, monsieur ?
_C’est le seul moyen que les hautes sphères ont trouvés pour faire éclater la vérité au grand jour. Certains pensent qu’il s’agit d’actes faits par les gardiens
_Les caméras de surveillance ne donnent aucun renseignement ?
_Malheureusement non, répondit-il dans un soupir. Mac, ce genre d’affaires peut rapidement mal tourné. Si les détenues apprennent que vous êtes là-bas pour les espionner, elles n’auront aucun remord à vous le faire payer
_Alors pourquoi ne font-ils pas à faire avec une personne extérieure au service militaire ? Demanda Mac saisissant l’impact des mots de l’amiral

L’amiral se leva et regarda par la fenêtre.

_Ils ont regardé votre dossier, et il semble que vous soyez la plus qualifiée pour accomplir ce devoir. Le capitaine MacDean est encore une novice dans ce service et ils n’ont pas entièrement confiance.
_De quoi serais-je accusée ? Demanda Mac
_Ils ont pensé dans un premier temps à vous accuser de trahison, utilisant votre connaissance pour le Farsi, mais il s’avère que c’est un grand risque étant donné qu’avant d’être des détenues, ses femmes étaient des soldats, expliqua-t-elle en la regardant. Alors, ils ont pensé à un double meurtre passionnel

L’amiral considéra son chef d’état major.

_Mais elles sont au courant de ce qui se passe à l’extérieur. Une affaire de ce genre ne peut pas se produire sans coup médiatique, dit Mac en secouant la tête
_C’est exact, c’est là que la CIA entre en jeu, expliqua-t-il. Il y a de cela deux semaines, il y a réellement eu un double meurtre, vous allez juste vous l’approprier. La femme qui a commis ces meurtres s’est donnée la mort et son nom n’a jamais été divulgué à la presse.

Mac hocha la tête comprenant les retentissements de cette affaire.

_Et quand…
_Mercredi, répondit l’amiral en soupirant à nouveau. Si je pouvais, je vous dirais de ne pas accepter, mais vous n’avez pas le choix
_C’est mon métier, monsieur

Mac se leva et prit le dossier que lui tendait l’amiral.

_Le capitaine Rabb peut être mis au courant, dit AJ. Et prenez ces deux jours pour vous préparez et surtout vous reposez. Toute cette affaire risque d’être épuisante. Personne ne sera au courant, alors vous serez traitée comme une détenue.
_A vos ordres, répondit Mac en se mettant au garde à vous
_Dites à Rabb qu’il a également deux jours de permission, continua-t-il en souriant. Le capitaine Higgins ne reviendra pas avant jeudi, étant en déploiement.

L’amiral se leva à son tour et tendit une main à Mac. Elle lui sourit et la serra.

_Faites attention à vous, marine, termina l’amiral d’un ton paternel.

Chapitre 22 : Destinée

FLASH BACK

Appartement de Mac
Washington DC, VA
1er mars 2003

Harm et Mac étaient couchés sur une couverture, la tête de Mac reposait sur le ventre de Harm qui jouait avec les mains de sa partenaire. Quant à Mac, elle était perdue dans ses pensées.

_A quoi penses-tu ?
_A nous, dit-elle dans un sourire

Harm releva un peu sa tête pour voir le visage de Mac.

_Je me dis que ça va bientôt faire un mois que nous sommes ensemble, continua-t-elle en tournant la tête vers lui.
_Tu as encore des doutes ?
_Non, je commence à croire que c’est le destin qui a choisi de nous mettre ensemble et qu’il serait bête de le contredire, répondit-elle en riant.

Harm porta la main de Mac à ses lèvres et déposa un baiser qui fit frémir la jeune femme. Elle n’était pas habituée à flâner dans son appartement, surtout quand elle voyait le temps ensoleillé à l’extérieur. Mais depuis qu’elle était avec Harm, elle attendait toujours avec impatience ses petits moments d’isolement.

_Tu crois au destin ? Demanda Harm intrigué
_Bien sûr.
_J’aurais plutôt pensé que tu étais de celle qui explique tout par les choix que l’on fait ! Dit-il en reposant sa tête sur le coussin
_Non, enfin les choix ont une importance, mais le destin est plus fort. Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi aucune de nos relations n’avaient fonctionné ?
_Plusieurs fois, avoua-t-il

Mac se redressa et vint s’allonger à côté de Harm. Elle posa sa tête sur la paume de sa main pour voir Harm. Son autre main était posée sur son torse, traçant de petits cercles.

_Et que celle que nous vivons soit aussi parfaite, termina-t-elle dans un sourire.
_Parfaite ? Répéta Harm en souriant de plus bel

Elle hocha doucement la tête avant de capturer ses lèvres dans un baiser plein de passion.

_Je ne me suis jamais sentie aussi bien que ces dernières semaines
_Je devrais me sentir flatter, plaisanta Harm
_Tu peux, avoua-t-elle en reposant sa tête sur le coussin. C’est vraiment sérieux entre nous ? Demanda tout à coup Mac inquiète

Harm se tourna vers Mac et posa son bras autour de sa taille. Il nicha sa tête dans l’épaule, ce qui fit sourire Mac qui ne l’avait jamais imaginé aussi câlin.

_Très sérieux, murmura-t-il avant de déposer un baiser sur sa clavicule
_Et si on en venait à se séparer ?

Harm se releva et vit que le doute s’immisçait dans l’esprit de sa compagne. Il l’aida à s’asseoir et il posa la main de Mac sur son cœur.

_Tu sens comme il bat ? Demanda Harm en plongeant son regard dans le sien

Mac hocha doucement la tête

_Il bat pour toi, continua-t-il dans un murmure.

Le cœur de Mac manqua un battement. Elle n’avait jamais pensé que son partenaire et meilleur ami était aussi romantique avec une femme. Elle découvrait cet aspect chaque jour qu’ils passaient ensemble.

Harm avait de nouveaux gestes avec elle, d’une tendresse que lui-même ne se connaissait pas. Mais il adorait ce côté que faisait ressortir Mac. Surtout dans les moments d’intimité, comme celui qu’ils étaient en train de partager.

_Je t’aime, Harm

Un sourire s’afficha sur son visage et il s’approcha doucement d’elle pour l’embrasser. Mac se relaissa tomber sur le sol et Harm vint se positionner au-dessus d’elle. Les baisers se multipliaient, toujours plus tendres. Mac passa ses mains sous le T-shirt de son amant et caressa son dos musclé. Harm poussa un grognement, pour montrer qu’il adorait le contact de ses mains sur sa peau.

Sa bouche quitta celle de Mac et il déposa de petits baisers sur la joue de sa partenaire, s’approchant doucement à son oreille, l’endroit où Mac adorait sentir les lèvres de Harm.

_Je t’aime aussi, Sarah, chuchota-t-il entre deux baisers

Mac passa une main dans les cheveux de Harm, les ébouriffant davantage. Les lèvres de Harm quittèrent la peau soyeuse de Mac et il plongea son regard dans celui de sa meilleure amie.

_Nous perdons le contrôle, conseiller ! Dit-il dans un soupir
_Tu n’aimes pas ça, répondit-elle mutine
_Si, mais n’oublie pas que nous sommes attendus dans une heure

Elle leva un sourcil, alors que son sourire s’élargissait. Harm comprit où elle voulait en venir et sourit à son tour en se penchant à nouveau vers sa partenaire.

_Alors nous devons faire vite, déclara Mac avant que Harm ne l’embrasse à nouveau.
_Je le pense aussi, répondit-il en quittant ses lèvres. Ma mère n’est pas très patiente.
_C’est moi qui prends les rennes aujourd’hui

[...]

Harm vint se coller à elle, mêlant leurs jambes et posa sa tête sur sa poitrine qui se levait sous les inspirations de Mac. Il embrassa l’un de ses seins avant de fermer quelques secondes les yeux pour apprécier les quelques minutes de répit et d’apaisement qu’il ressentait.

_Tu es la femme de ma vie, dit-il en relevant la tête pour la voir

Mac lui sourit simplement avant de poser une main sur sa joue et elle traça une ligne imaginaire le long de son visage s’attardant sur les lèvres qu’elle aimait tant.

_C’est le destin, répondit-elle simplement avant de fermer les yeux.

Chapitre 23 : Espérance

Quartier des officiers
San Diego, CA
4 juillet 2003

_Capitaine Rabb, grommela Harm dans le téléphone qui venait de le réveiller

{_Harm, c’est l’amiral !}

La voix lasse de son commandant et l’utilisation de son prénom eurent pour effet de réveiller totalement le capitaine. Il regarda son réveil qui indiquait 4 heures. Il se redressa dans son lit, conscient que quelque chose de grave venait de se passer.

_Monsieur ?

Un silence se fit sur la ligne, se qui engendra la panique chez Harm.

{_Il est arrivé quelque chose à la prison, avoua enfin l’amiral sur une voix basse}

Harm quitta son lit et alluma la lumière de la chambre. Il ouvrit la fenêtre pour que de l’air fraîche entre dans la pièce et pour qu’il puisse retrouver une respiration normale.

_Mac ?

{_Elle a été transportée à l’hôpital St James, dit l’amiral toujours aussi mal}

Harm jeta le combiné sur le matelas et s’habilla rapidement de l’uniforme qu’il avait quitté quelques heures auparavant.

L’amiral l’appelait au bout du fil, et commença à appréhender la future réaction de son officier. Il raccrocha finalement, se rendant compte qu’il était inutile d’essayer de l’avoir au téléphone.

Harm sortit en trombe de sa chambre et prit la voiture de service qu’on lui avait donnée à son arrivée. Il démarra et quitta la base à toute vitesse.

Son téléphone portable sonnait dans sa poche. D’une main, il tenait le volant, alors que l’autre était partie à la recherche du cellulaire. Après l’avoir trouvé, il décrocha en reconnaissant le numéro de son supérieur.

{_Harm ne faîtes rien d’insensé}

_Ma femme est à l’hôpital, dit simplement Harm en colère.

{_D’après les agents sur place son état est assez critique, expliqua l’amiral. Capitaine, garez-vous c’est un ordre, s’exclama-t-il en entendant le klaxon d’une voiture}

Harm se rangea sur le bas côté et coupa les moteurs avant de reporter son attention sur la voix de l’amiral.

_Critique ? Demanda Harm de plus en plus inquiet

{_Elle a eu de nombreux coups au niveau de la tête et du ventre}

_Le ventre ? S’écria Harm se rendant compte du danger pour leur bébé

{_Que vous arrive-t-il ? Demanda l’amiral choqué par l’attitude soudaine du capitaine}

Harm ferma les yeux et inspira profondément. L’amiral n’avait pas été mis au courant de son état. Il soupira, un sanglot dans la voix. Il changea le portable de main et passa une main dans ses cheveux, signe de nervosité.

_Elle est enceinte, répondit Harm se contrôlant du mieux qu’il peut

Un nouveau silence se fit sur la ligne. L’amiral assimilait les derniers aveux et se sentit coupable de l’avoir mise dans une telle situation. S’il n’avait été au courant qu’une seule seconde de sa grossesse, jamais il ne l’aurait laissée accepter cette mission.

{_Enceinte ? Demanda-t-il plus pour la forme}

_Nous ne voulions pas l’ébruiter, étant donné la position gênante dans laquelle nous sommes actuellement, expliqua-t-il d’une voix lasse. Le secrétaire de la marine nous avait dit que notre relation ne devait pas entraver notre professionnalisme, finit-il refoulant une larme

{_Rejoignez là, Harm, répondit simplement l’amiral}

_Merci, monsieur

Harm, tout comme l’amiral ne comprirent pas le sens de ce merci.

{_Le bébé va bien, dit l’amiral en regrettant soudainement ces mots en se rappelant que ce n’était peut-être pas le cas}

_Je l’espère, répondit Harm avant de raccrocher.

Harm jeta son portable sur le siège passager et s’introduit à nouveau dans la circulation peu dense encore à cette heure matinale de la journée. Il espérait seulement que l’amiral est raison sur le fait que le bébé et Mac allaient bien et qu’ils allaient pouvoir entrer tous les trois à Washington.

_Je l’espère, murmura-t-il pour lui-même alors qu’il se garait dans le parking des urgences de l’hôpital St James.

Chapitre 24 : La rencontre

FLASH BACK

Aéroport de Dulles
Washington DC, VA
1er mars 2003

Harm et Mac attendaient patiemment que les passagers de l’avion de San Diego apparaissent. Trish, la mère de Harm avait téléphoné quelques jours auparavant, pour annoncer sa visite. Sans l’ombre d’une hésitation, Harm avait décidé de lui présenter Mac.

_La voila, dit Harm en s’avançant vers une femme blonde
_Harm, s’exclama Trish en prenant son fils dans ses bras.

Mac restait un peu en retrait, anxieuse par la future et imminente rencontre entre les deux femmes. Mic ne l’avait jamais présenté à ses parents, tout comme Dalton ou John. Cette présentation avec la mère de l’homme qui partageait sa vie, était pour elle une officialisation qui lui faisait un peu peur.

Harm sortit de l’étreinte de sa mère et tendit une main vers Mac qu’elle s’empressa d’accepter.

_Maman, commença-t-il. Je te présente Mac

Mac s’avança et tendit une main polie à la femme. Trish l’observa et fut surprise de sa ressemblance avec Diane. Elle l’avait déjà vue sur photo, mais elle s’était toujours dite que les clichés pouvaient être trompeurs.

_Madame Burnett, dit simplement Mac en souriant.

Elle fit un geste de la main qui montrait sa désinvolture. Mac fronça les sourcils, ne sachant pas trop comment réagir.

_Oubliez les madame, Trish suffira, répondit-elle en acceptant la main de la jeune femme. Je suis heureuse de rencontrer la partenaire de mon fils, depuis le temps qu’il me parle de vous, dit-elle en souriant.

Mac se sentit flattée et soulagée.

_Ce n’est plus ma partenaire, maman, dit Harm en s’immisçant doucement dans la conversation.

Trish regarda Mac surprise et fronça les sourcils.

_Je ne savais pas que vous aviez quitté le JAG, dit-elle surprise. Harm, tu ne m’as rien dit sur son départ, continua-t-elle en reportant son attention sur son fils.

Harm s’approcha de Mac et lui prit la main.

_Elle travaille toujours au JAG, mais c’est aussi la femme qui partage ma vie, déclara Harm en souriant à son tour

Les yeux de Trish passaient de l’un à l’autre.

_C’est bien la première fois que tu me présentes une de tes petite amies de ton plein gré, dit-elle intriguée et amusée.
_Mac est différente, répondit tout simplement Harm.

Mac leva les yeux vers son compagnon, surprise par les derniers mots qu’il venait de dire. Elle regarda Trish, un peu gênée par la situation.

_Je veux bien le croire, quelle autre femme aurait été assez folle pour te suivre à l’autre bout du monde, si ce n’est qu’elle soit différente, répondit-elle enjouée, relâchant la tension entre eux.
_Votre fils a besoin qu’on surveille ses arrières ! Répondit Mac sur le même ton

Le téléphone portable de Mac sonna coupant court au début de conversation qu’ils avaient. Elle s’excusa et s’éloigna du couple. Trish s’approcha de son fils.

_Vous êtes ensemble depuis longtemps ?
_Quelques semaines, répondit Harm en souriant
_C’est nouveau alors, continua-t-elle en regardant Mac discuter un peu plus loin
_Elle est importante, dit Harm en interprétant mal l’interrogatoire de sa mère.

Trish releva les yeux et secoua la tête pour lui faire comprendre qu’elle n’avait rien contre ça.

_Harm, j’ai compris depuis longtemps qu’elle avait une place de premier choix dans ta vie !
_Premier choix ? Demanda Harm en relevant un sourcil
_Tu m’as comprise, dit-elle en lui tapant sur l’épaule.

Mac était toujours en pleine conversation téléphonique. Trish se mit en face de son fils et attrapa son visage entre ses deux mains.

_J’ai toujours dit à Frank que si l’occasion se présentait, je devais remercier cette Mac pour avoir suivi mon fils en Russie, dit-elle en plongeant son regard dans le sien
_Ce n’est pas nécessaire, votre fils l’a déjà fait bien assez souvent, répondit Mac en revenant par derrière.

Trish pivota vers la compagne de son fils et lui sourit.

_C’était noble de votre part, dit Trish sérieusement
_C’est ce que toute amie aurait fait pour son meilleur ami, répondit Mac tout simplement en regardant Harm
_Il semble que vous ayez dépassé ce stade, continua-t-elle heureuse. Quand vous êtes-vous rendue compte que Harm était différent à vos yeux ? Termina-t-elle en observant sa réaction.

La question fit baisser les yeux de Mac. Trish comprit qu’elle avait touché une corde sensible. Elle jeta un œil vers son fils, qui ne comprenait pas plus sa réaction.

_La question vous gêne ? Répliqua Trish désolée
_C’était quand il m’a fait confiance pour la première fois, répondit finalement Mac en se disant qu’il le saurait un jour ou l’autre

Harm sortit de son mutisme et s’avança vers Mac, sous l’œil attendrit de sa mère

_Confiance en toi pour la première fois ? Demanda-t-il intrigué. J’ai eu confiance dès le premier jour de notre partenariat, quand nous sommes allés à la recherche de ton oncle.

Mac leva les yeux vers lui et il comprit que c’était depuis ce jour là. Un silence se fit entre eux.

_Vous êtes tellement mignons tous les deux, déclara Trish en rompant le silence.

Elle passa à côté d’eux, en direction des tapis pour récupérer sa valise. Le couple se regarda et sourit avant de la rejoindre.

_Elle est pleine de vie, murmura Mac
_Et encore, tu n’as rien vu, répondit Harm doucement en riant

Trish se retourna vers eux.

_Les mots d’amour, c’est pour plus tard, dit-elle en leur faisant un large sourire. Pour l’instant Harm, tu dois t’occuper de ta mère qui a une faim de loup. Vous avez aussi faim, Mac ?

Elle hocha la tête pour répondre à la question. Harm les abandonna et se dirigea vers le tapis roulant

_Je suis heureuse de voir que vous n’êtes pas de ces filles qui vivent d’amour et d’eau fraîche, et qui font attention à leur alimentation, calculant sans cesse les calories qu’elles ingurgitent, avoua-t-elle en la prenant par le bras.
_Je suis plutôt de celles qui aiment les sodas bien sucrés et les hamburgers, dit Mac heureuse de leur bonne entente.

Trish chercha son fils qui revenait avec la valise. Elle quitta Mac et s’approcha suffisamment près de son fils pour que lui seul entende ce qu’elle avait à dire. Mac qui comprit, resta un peu en retrait, observant la mère et le fils qui semblaient plus proches qu’elle ne l’avait imaginé.

_Elle est géniale, avoua Trish dans un murmure

Harm lui répondit par un sourire avant de tendre une main à Mac. Ils entrelacèrent leurs doigts, sachant pertinemment que beaucoup de militaires se trouvaient dans cet aéroport. Trish ralentit son pas pour les laisser passer devant et sourit en voyant Harm se pencher et déposer un baiser sur la joue de sa compagne.

Chapitre 25 : Attente

Hôpital St James
San Diego, CA
4 juillet 2003

Harm passa les portes de l’accueil et se dirigea vers l’infirmière de garde.

_Le lieutenant-colonel Sarah Mackenzie a été transférée dans vos services, dit Harm essoufflé

La femme consulta ses registres avant de reporter son attention sur lui.

_Il y a bien une détenue qui est arrivée sous ce nom, mais la police a été formelle, aucun visiteur, déclara l’infirmière.
_Je suis son mari, le capitaine Rabb.

L’infirmière fit un geste pour qu’il patiente et composa un numéro interne.

_Un certain capitaine Rabb prétend être la femme de la détenue Sarah Mackenzie

Elle hochait quelques fois la tête, signe qu’elle suivait les explications de l’autre interlocuteur. Quelques minutes plus tard, elle reposa le combiné en lui souriant.

_Un médecin vous attend au fond du couloir à droite

Harm la remercia d’un hochement de tête et partit à la rencontre du médecin. Un homme grand, en blouse blanche et un air grave se dirigea vers lui.

_Capitaine Rabb ? Demanda l’homme. Je suis le médecin qui s’occupe de votre femme.
_Elle va bien ?
_Docteur Jackson, il y a plus de peur que de mal, dit-il pour le rassurer. Cependant, nous n’avons pas encore eu tous les résultats, continua-t-il. Elle a un traumatisme crânien et des contusions sur tout le corps. Heureusement, elle n’a aucune hémorragie interne
_Et le bébé ? Demanda Harm inquiet
_Elle est enceinte ? Répliqua le médecin

Harm hocha simplement de la tête.

_Nous n’avons pas encore fait d’écographie abdominale, pensant avant tout à calmer ses douleurs. Je vais demander à une infirmière de procéder à cette échographie pour voir si tout va bien pour le fœtus !

Il s’éloigna un peu et parla à une infirmière qui hochait la tête aux directives du médecin.

_Elle s’occupe juste d’une patiente à l’étage supérieur, dit-il. Nous sommes en sous effectifs en ce moment, plusieurs de mes confrères et collègues sont en grèves, ce qui réduit la rapidité des soins, expliqua-t-il un peu confus. Elle se trouve dans la chambre au bout du couloir, termina-t-il en indiquant une porte fermée.

Harm le remercia et se dirigea vers la chambre où se trouvait sa femme. Il inspira profondément avant de pousser la porte. Il retint son souffle quand il vit le visage ecchymosé de sa partenaire. Il prit une chaise dans le coin de la pièce et s’approcha du lit médical.

Il replaça une mèche derrière son oreille et déposa un baiser sur son front, faisant attention à ne pas lui faire mal. Il s’assit et pris sa main.

Le silence s’installa dans la pièce, permettant aux seules machines de la chambre d’émettre un bruit. Il caressait inconsciemment la paume de ma main sans jamais la quitter des yeux.

_Reste avec moi, marine, dit-il après une dizaine de minutes

Il ne s’attendait pas à une réaction. Mais la main de Mac réagit au son de sa voix. Harm se leva et se pencha au-dessus de Mac.

_Sarah ? L’appela-t-il plein d’espoir

Il vit ses yeux clignés. Elle revenait à elle. Harm appuya sur le bouton d’urgence et l’infirmière de garde arriva dans la pièce.

_Tout va bien ? Demanda-t-elle en s’approchant du lit
_Elle se réveille, dit-il en la regardant

L’infirmière lui sourit et posa une main sur son bras.

_C’est bon signe, dit-elle. Je préviens le médecin, termina-t-elle avant de quitter la pièce.

Quelques minutes, les yeux de Mac s’ouvrirent. Elle regarda autour d’elle, de la panique dans le regard. Harm lui caressait les cheveux pour la rassurer. Elle essaya de bouger, mais la minerve qu’elle avait autour du cou et les douleurs qu’elle ressentait l’empêchaient de s’asseoir.

_Ne bouge pas, dit-il doucement. Le médecin va venir
_Je n’ai pas eu le temps de réagir, répondit simplement Mac, les larmes aux yeux.

Harm posa une main sur son front, le seul endroit épargné par les coups et plongea son regard dans le sien.

_Tu vas bien, c’est l’essentiel
_Le bébé ? Demanda-t-elle paniquée

Le visage de Harm s’assombrit et secoua la tête doucement.

_On ne sait pas, dit-il désolé
_Il va bien ? Demanda Mac, ignorant la réponse de son mari
_Ils vont te faire une échographie, continua-t-il en resserrant sa main sur la sienne

Le médecin entra dans la pièce et Harm s’éloigna. Il l’ausculta rapidement et se retourna vers Harm qui se trouvait au fond de la pièce.

_Les contusions à la tête ne semblent pas trop grave, dit-il. Ma collègue arrivera d’ici une heure pour faire l’échographie.
_Merci, répondit Harm un peu sous le choc

Le médecin quitta à nouveau les lieux, laissant le couple à nouveau seul.

Harm se pressa de reprendre la main de sa femme, pour lui montrer qu’il était toujours avec lui.

_Ca va aller, Sarah !
_Elles sont arrivées tellement vite, avoua-t-elle dans un sanglot. J’ai essayé de le protéger, continua-t-elle en pleurant de plus bel.
_Il va bien, répondit Harm conscient que lui-même ne savait pas s’il disait vrai.
_Et si ce n’est pas le cas, s’exclama dans un excès de colère
_Ne pense pas à ça pour le moment, dit Harm en la regardant bouleversé.

Elle ferma les yeux et une nouvelle larme coula sur sa joue. Harm l’essuya et déposa un baiser sur son front avant de s’asseoir à nouveau dans le fauteuil.

_Pourquoi ? Demanda tout simplement Mac
_Je ne sais pas, répondit Harm refoulant au plus profond de lui-même, les larmes qui menaçaient de couler. Je ne sais pas, répéta-t-il pour lui-même avant de sentir la première larme s’écraser sur sa joue.

Chapitre 26 : Discussion

FLASH BACK

Appartement de Harm
Washington DC, VA
12 mars 2003

La mère de Harm venait de quitter Washington pour retourner chez elle où son mari l’attendait. Mac préparait le dîner, pendant que son partenaire rédigeait un rapport qu’il devait rendre pour le lendemain.

_Elle m’a demandé de passer quelques jours à La Jolla, dit Harm en levant les yeux de son bureau
_Quand nous aurons une permission commune, répondit Mac en mettant le plat au four
_Pour ça, nous devons annoncer notre relation à l’amiral, continua-t-il tout en se levant pour la rejoindre
_Je ne sais pas si c’est le moment, déclara Mac en s’asseyant sur un tabouret

Harm vint se mettre à côté d’elle et lui prit la main.

_C’est assez sérieux pour qu’on le divulgue, dit Harm en penchant la tête sur le côté
_Peut-être, mais tu sais bien que c’est interdit
_Nous sommes du même grade, ce n’est pas comme si l’un de nous avait un grade plus élevé, continua-t-il
_N’oublie pas mon histoire avec John, même si elle n’est pas récente, elle est toujours dans les mémoires, expliqua-t-elle avant de se lever
_Harriet et Bud sont bien mariés et pourtant ils travaillent dans le même service, déclara Harm

Il s’avança vers Mac qui voyait très bien qu’il n’allait pas renoncer de si tôt. Elle s’assit sur le canapé et tapota la place vide à côté d’elle. Harm accepta l’invitation et posa son bras autour des épaules de sa compagne.

_Ils sont mariés, et Harriet est détachée à un autre service
_Mais elle est tout de même sous le commandement de l’amiral Chegwidden.

Mac concéda à ce que Harm marque un point.

_Mais ils sont mariés, dit Mac pensant qu’elle avait trouvé une échappatoire.

Harm la regarda et elle prit peur.

_Nous pouvons également l’être

Le visage de Harm était sérieux et Mac vit dans ses yeux de la détermination. Elle se leva et vint de mettre en face de lui.

_Harm, on est ensemble que depuis un mois, s’exclama-t-elle devant l’irréalisme de la scène. Tu es sérieux ? Demanda-t-elle quelques secondes plus tard plus calmement.

Harm se leva et secoua la tête, comme pour chasser cette mauvaise idée. Elle avait raison, ils n’étaient ensemble que depuis un mois, c’était trop tôt pour faire la moindre demande en mariage.

_Tu as raison, nous sommes ensemble que depuis un mois, avoua-t-il avant de l’embrasser
_Harm, ne crois pas que l’idée ne me plaît pas, mais c’est trop tôt, expliqua-t-elle gênée
_Je suis d’accord avec toi, dit-il en lui souriant. Et puis, je ne suis pas encore prêt à me faire passer la corde au cou, termina-t-il en riant.

Mac le suivit et vint se coller à lui, posant sa tête contre le torse de son amant. Elle ne pouvait pas voir le visage de Harm songeur. Il avait le regard dans le vague, la petite ride sur le front qui montrait qu’il était en train de réfléchir sérieusement à un problème.

Il redressa la tête pour le voir et Harm lui sourit en l’embrassant à nouveau.

_Je t’aime, dit-il entre deux baisers
_Je t’aime aussi, matelot

Il captura ses lèvres une dernière fois avant de se diriger vers le bureau où l’attendait son rapport. Mac retourna à la cuisine, contrôler la cuisson du plat et disparue dans la chambre.

_Je vais prendre une douche, dit-elle avant de disparaître dans la salle de bain.

Harm regarda dans la direction qu’elle venait de prendre et ouvrit un tiroir de son bureau et sortit un écrin. Il ouvrit et caressa doucement la bague qui s’y trouvait. Il soupira avant de le reposer et de fermer à nouveau le tiroir où se cachait la bague de fiançailles qu’il avait acheté quelques jours auparavant.

_En fait, je suis plus que prêt, déclara-t-il pour lui-même avant de replonger dans son rapport, un léger sourire sur les lèvres.