Chapitre 297septembre 2005
Appartement de Delphine
Paris, XIIèmeLes yeux de la jeune fille croisèrent celui de l’ex-amant de son amie. Ils traduisaient son désarroi.
Il souleva les épaules, tourna les talons et s’en alla. Delphine resta plantée là sur son palier.
Elle s’avança devant la porte d’entrée de sa voisine. Elle hésita à frapper puis son poing vint se s’arrêter à quelques centimètres du bois massif.
Elle soupira, regarda ses pieds puis partit en direction de son studio.
La porte close, elle s’appuya contre. Puis prise d’une fureur subite, elle décida que ça ne se passerait pas comme ça.
Delphine se rendit une nouvelle fois devant la porte de sa voisine et frappa de toutes ses forces.
_ Sarah, ouvre moi.
Elle tambourina sans cesse.
_ Sarah ouvre moi ! Allez, je vais tout t’expliquer.
Elle tapa de toutes ses forces. La concierge interpellée par les cris monta les marches.
_ Qu’est ce qui se passe ici, fit-elle d’un ton bourru.
Delphine rouge de colère se tourna vers son interlocutrice.
_ J’essaie de lui faire ouvrir cette put*in de porte !!! Ca se voit pas ???
_ Dites-donc la petite demoiselle là, je ne vous ai pas agressée.
_ Veuillez m’excuser, mais j’ai peur qu’elle…
Elle chercha quoi dire pour justifier son acharnement.
_ …qu’elle fasse une grosse bêtise. Chagrin d’amour, ajouta-t-elle dans la précipitation.
Sarah, qui se trouvait de l’autre côté, avait tout écouté. Elle tourna la clé dans la serrure et déverrouilla le système.
_ Ce n’est rien Madame, ne vous inquiétez pas, je vais PAR-FAI-TE-MENT bien.
Puis elle tira par le bras, Delphine afin de l’entraîner dans l’appartement.
_ Qu’est ce qui te prends ? hurla Sarah
_ Au moins, je suis sûre que comme ça tu m’adresses la parole.
_ Je ne suis pas prête à te pardonner ce que tu as fait. Depuis quand me trahis-tu ? Je te croyais mon amie.
_ Et toi depuis quand me mens-tu ?
Sarah savait explicitement de quoi il s’agissait.
L’institutrice était plantée là devant sa boite à lettres. Elle ne cessait de ressasser ce court instant qu’elle avait vécu quelques jours auparavant. Son esprit lui avait sans doute jouer un mauvais tour. Elle ne pouvait pas croire qu’il était là, ce n’était pas possible.
Une main sur son bras vint la tirer de sa rêverie presque cauchemardesque.
_Sarah ? demanda la voix inquiète.
_ Ah Delphine, c’est toi.
_ Ca va ? T’as l’air complètement paumée…
_ Tout va bien, je pensais à…
_ Oui ?
_ Rien d’important.
Elle ramassa son courrier. Elles montèrent ensemble les étages.
_ T’es toute pâle. Quelque chose te contrarie ?
_ C’est…mon…
Delphine espérait qu’enfin Sarah lui dirait qu’elle avait revu l’homme qu’elle avait aimé et aimait.
_ Boulot, finit-elle par dire en ajoutant un vrai-faux sourire.
Le nom de Harmon Rabb Junior brûlait les lèvres de la jeune étudiante. Elle avait envie de lui crier qu’elle était au courant, qu’elle le côtoyait depuis peu et qu’il souhaiterait tant lui reparler. Mais sa gorge se serra. Le fait était là. Sarah Mackenzie lui mentait.
Aux questions indiscrètes, réponds par un mensongeFIN DE LA PREMIERE PARTIE